ABC de l’ Alchimie : Partie 1
ABC de l’ Alchimie : Partie 2
ABC de l’ Alchimie : Partie 3
ABC de l’ Alchimie : Partie 4
ABC de l' Alchimie : des erreurs à éviter pour se conduire dans le labyrinthe hermétique - transcription
Messieurs Dames Bonjour,
Nous vous présentons aujourd’hui ce document sur l’Alchimie.
Alors cette conférence a pour objectif principal de guider le chercheur sincère, au milieu de la confusion philosophique qui jalonne malheureusement ce sentier, mais aussi de vous permettre de faire un choix beaucoup plus éclairé sur la voie que vous voulez emprunter.
Aujourd’hui, parmi ce que nos anciens maitres ont appelé les faux prophètes et les souffleurs qui assaillent la scène alchimique, il devient encore plus difficile de faire la part des choses entre ce qui relève véritablement de la discipline hermétique, et ce qui relève simplement de la curiosité, de la simple recherche, ou encore de l’imposture.
Donc ce que nous souhaitons réaliser dans cette vidéo, c’est de montrer une autre voie, plus en accord avec celle des anciens Maitres et avec la philosophie et discipline Alchimique. Au travers de cette présentation, nous allons vous proposer une alternative aux discours communs, qui peuvent peut être charmer dans leurs propos, mais qui sont, comme nous allons le montrer, vide de sens, de logique, et de consistance.
Au travers du programme que nous vous proposons, nous allons discuter sur les principaux arguments qui reviennent le plus souvent dans les discours modernes, et bien sûr que nous objectons. Nous les soumettrons donc au contrôle des écrits des Anciens Philosophes, et nous proposerons une compréhension différente. Le reste sera laissé à votre intellect et à votre intuition.
Tout cela va nous amener à parler entre autre des anciennes écoles et sociétés hermétiques, des hauts lieux historiques ou se rencontraient les Alchimistes, de l’égrégore de cette Science, de la Théurgie qui s’opère au sein du laboratoire hermétique, de l’initiation, des différentes opérations de l’œuvre et de ses différentes voies apparentes, de la matière première, des premières matières, ou encore du leg des Maitres passés.
Donc nous avons un important programme à couvrir dans cette vidéo.
Nous allons vous parler comme l’ont fait nos Maitres avant nous, c’est-à-dire en s’adressant aux Enfants de la science, à ceux qui aspirent à la Sagesse, aux amoureux de la connaissance, dans le but de leur transmettre au moins les premières bases pour éviter les erreurs grossières au début de la voie. Car si l’Alchimie est considérée comme la science initiatique la plus difficiles d’accès, en termes d’esprit, il est encore plus difficile de désapprendre une fois les mauvais plis acquis.
C’est pourquoi il faut garder l’esprit ouvert, éviter de sauter immédiatement sur des conclusions hâtives, ne pas se laisser entrainer par des élans émotifs sans fondements, et soumettre ce que nous voyons et entendons au filtre de l’esprit critique et de la logique, faire preuve de sagacité, et surtout, ne pas perdre de vue l’objectif et la philosophie de cette noble quête. De toute évidence vous ne pouvez pas aspirer à la pratique de l’art Royal sans ce prérequis
L’Alchimie est une science qui ne laisse pas de place au hasard et qui efface le doute de l’esprit de l’artiste. Elle propose un but, un résultat, une méthode, une philosophie, dont l’aboutissement n’est réalisable que si la maitrise et la connaissance est parfaite. C’est le double aspect de l’Alchimie, à la fois matériel et spirituel, qui permet à l’initié d’avoir la preuve incontestable de sa recherche, de sa compréhension et de sa propre réalisation, mais surtout de la véracité et de la maitrise des principes occultes qui sont au cœur des mystères de la vie, de la mort, de l’esprit et de son évolution. C’est la seule science qui peut démontrer de façon tangible l’existence de Dieu.
Bien entendu, nous allons développer ce sujet tout au long de cette conférence, et à de multiples reprises. Nous aurons l’occasion de rectifier et d’indiquer une voie plus sure, sous le contrôle des Anciens Philosophes, comme l’on fait nos prédécesseurs. Au terme de cette vidéo, nous espérons que nous aurons donné de nouvelles lumières aux vrais chercheurs, et que parmi nos auditeurs nous aurons éveillé un intérêt, voire un feu nouveau pour cette magnifique science. Quant aux ignorants, ils trouveront sans aucun doute ici de nouveaux prétextes pour exercer la fourberie de leur langue.
Voici donc le programme pour cette conférence :
- Qu’est-ce que l’Alchimie
- Les souffleurs du 21e siècle
- La conciliation Alchimie – travail – famille
- Prérequis scientifiques
- La multiplicité des voies
- Spagyrie et Alchimie
- Alchimie et astrologie
- Le spiritus mundi
- Le pur désir
- Le don de Dieu
- La matière première
- Les dissolvants
- Les opérations
- La pierre philosophale
- De la médecine universelle et de l’élixir de longue vie
- L’héritage des Anciens Philosophes
- L’alchimie spirituelle
- Magie et Alchimie
- La Theurgie du Feu
- Les écoles et les sociétés d’Alchimistes
- Le Martinisme et l’Alchimie
- L’Ordre Martiniste Opératif et sa Grande Loge Hermétique
- Les documents Alchimiques de l’O.M.O.
Comme nous l’avons mentionné, chacun est libre de ses choix, et de la voie qu’il désire suivre. Aujourd’hui nous constatons cependant une pensée unique et unilatérale, qui consiste à dire que toutes les interprétations, toutes les voies et toutes les matières sont bonnes pour réaliser le Grand-Oeuvre. Si encore cette façon de penser était bonne et positive il n’y aurait rien, ou peu à redire, mais il s’agit en réalité d’une fausse multiplicité et diversité que l’on veut attribuer à l’Alchimie et cela révèle en fait un esprit faible ou médiocre en proie à la facilité et à la fascination des illusions des mondes temporels, des passions et des désirs, et parfois même, de la mauvaise foi. Ce n’est pas un constat étonnant, ni extraordinaire. Les Anciens Philosophes l’ont relevé en leurs temps, et chaque époque a eu ses charlatans et ses souffleurs. Il faut cependant montrer une voie différente, afin qu’au moins les esprits plus éclairés puissent séparer le bon grain de l’ivraie.
Alors bien sûr, Ce qui nous incombe est ici un travail ingrat qui va à contre courant, mais nous le devons le faire pour les chercheurs sincères. C’est un travail initiatique, laissé pour la postérité, suivant l’exemple des Maitres passés, comme nous allons le démontrer maintenant.
QU’EST-CE QUE L’ALCHIMIE ?
Alors voici une question qui suscite autant de réactions et de réponses que d’individus.
Tous les vrais philosophes s’accordent pour dire que l’Alchimie est une science divine. C’est véritablement une science car elle possède ses propres postulats, philosophie, théories, axiomes et bien sûr, démarche expérimentale. Sa philosophie et son expérience est attestée par l’ensemble des bons philosophes. Fulcanelli nous mentionne au début des demeures philosophales que l’Alchimie est une science qui est basé sur les transformations de la matière opérés par l’esprit. Il rajoute, au même titre que Robert Marteau dans sa conférence avec Eugène Canseliet, que l’Alchimie, contrairement à la chimie, n’évolue pas dans le temps. C’est une science qui se situe hors du temps, qui est atemporelle, toujours fidèle à elle-même, ce qui révèle son caractère hautement sacré, et en fait une véritable science divine. C’est pour cela qu’elle est considérée à juste titre comme la science ou tradition primordiale, la clef et l’origine de toutes les sciences occultes, la source des mythes et des religions, car c’est en réalité la chimie de Dieu, ou autrement dit, c’est la façon ou la méthode dont Dieu s’est servi pour créer les mondes connus et inconnus, pour créer et diriger le perfectionnement de toute chose dans l’Univers visible et invisible. Toutes les cosmogonies font références au processus Alchimique.
L’Alchimie se propose donc, au travers du Grand-Œuvre, d’accéder à la plus grande connaissance : celle de Dieu, et celle de ses voies, mystérieuses et secrètes. Elle montre à l’Adepte le devenir de toute chose, et comment ce devenir s’acquiert, de perfectionnement en perfectionnement, au cours des cycles de vie et de mort.
Le philosophe se place donc en tant que créateur au sein du Grand-Œuvre, et tente de reproduire, dans son laboratoire et avec ses moyens, une nouvelle genèse, un nouveau monde, depuis ses débuts jusqu’à son ultime perfectionnement, après avoir extirpé la lumière des ténèbres de la matière. C’est donc une œuvre Thaumaturgique que reproduit l’élu et l’aboutissement de son Œuvre est la consécration de son état de Thaumaturge. Il accède à la connaissance parfaite, et à la parfaite préparation de son âme.
Il y a donc un rapport étroit entre les travaux en laboratoire et l’artiste qui opère. La transformation progressive de la conscience de l’opérateur se produit au sein même du travail sur la matière. On croit à tort que c’est l’Artiste qui influence sa matière et qui lui transmet de façon énergétique sa perfection selon son propre état d’être. Ce raisonnement est absolument absurde et n’est pas digne d’un Alchimiste. Comme nous allons le voir, la matière agit sur elle-même et est le seul agent de ses propres transformations. Nature se réjouit en Nature et surmonte Nature. Elle ne saurait recevoir des impressions venant de quelque chose qui ne provient pas d’elle et qui ne serait pas de sa propre nature. Elle seule a le potentiel de se réaliser entièrement et de devenir toute-puissante. Autrement la médecine ne serait pas universelle, et elle n’aurait aucune capacité de perfectionner les autres règnes, ni d’opérer aucune transmutation. De plus, le règne minéral n’est pas doué d’une vie sensible et émotive telle que le serait le règne végétal ou animal. Penser qu’une émotion pourrait influencer la fonte d’un métal ne fait absolument aucun sens. Si on comprend la philosophie hermétique tout cela est évident.
Nous aurons l’occasion de développer sur la médecine alchimique plus loin dans cette émission, et nous aurons aussi l’occasion de retourner sur le phénomène théurgique qui se produit au sein du Grand-Oeuvre, et qui est responsable du développement et de la transformation intérieure de l’artiste.
Nous allons voir aussi que la véritable matière sur laquelle opère l’artiste est en réalité hautement divine et unique, même si son origine est considérée comme vulgaire. L’Alchimiste a le privilège de contempler dans son creuset l’activité de Dieu au sein de la matière grave. En sa qualité de Thaumaturge et de créateur, il en ordonne le commencement, le milieu et la fin. Il en règle le poids, la mesure, les proportions, et connait la durée nécessaire à la réalisation de son œuvre, le tout conformément aux principes de mère Nature.
L’œuvre en tant que telle n’est donc pas le fruit du hasard, et cela ne peut surtout pas être une vile recette inventée de toute pièce. Le but du cheminement alchimique est la compréhension des mécanismes occultes responsables de la vie et des transformations de la conscience. Ce sont les grands mystères de l’Univers et de la Nature avec un grand « N ». Ceux-ci ne sauraient changer au bon gré de l’artiste. Ils sont immuables, et c’est leur mise en action qui aboutit à la réalisation du Grand Œuvre.
Fulcanelli, toujours dans les demeures philosophes, dit la même chose en ses propres termes lorsqu’il décrit le hiéroglyphe du « coup de dés » dans son interprétation des caissons alchimiques de Dampierre.
Voici ce qu’il dit d’ailleurs au sujet de la science hermétique : “La chimie est, incontestablement, la science des faits, comme l’alchimie est celle des causes. La première, limitée au domaine matériel, s’appuie sur l’expérience; la seconde prend de préférence ses directives dans la philosophie. Si l’une a pour objet l’étude des corps naturels, l’autre tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside à leurs transformations. C’est là ce qui fait leur différence essentielle et nous permet de dire que l’alchimie, comparée à notre science positive, seule admise et enseignée aujourd’hui, est une chimie spiritualiste, parce qu’elle nous permet d’entrevoir Dieu à travers les ténèbres de la substance.”
C’est cette rigueur dans la démarche expérimentale, et la manifestation réelle, dans la matière, des principes philosophiques, qui fait de l’Alchimie une véritable science, et donne à l’Artiste la certitude de sa glorieuse destinée, et la véritable paix de l’esprit.
La quête alchimique est donc une quête de soi, de Dieu, et de la vérité, dans laquelle l’artiste met tout son être en jeu, et poursuit à la fois la réalisation de son Grand-Œuvre intérieur et extérieur.
Contrairement à la distinction qui est faite aujourd’hui entre voie interne et externe, cette distinction n’existe pas en Alchimie, et aucun Philosophe digne de ce nom ne l’a faite.
L’illumination se fait dans le travail, en laboratoire. Là aussi, nous reviendrons sur la démarche philosophique enseignée par les anciens Maitres, et nous parlerons aussi plus en détail de l’Alchimie spirituelle.
Écoutons ce que Robert Ambelain dit de l’Alchimie, dans son livre « L’alchimie spirituelle » :
« L’Alchimie tend bien à reproduire, en cette réduction de l’Univers qu’est le matras, l’action de l’Artisan Universel, aux prises avec les éléments inorganisés et corrompus du Kénôme, harmonisant ceux-ci, les amalgamant pour les mener vers leur perfection finale. Ainsi, par cet enseignement expérimental, par cette Opération de longue haleine qui constitue le Grand Œuvre aurifère, cet Art met-il son disciple à même de surprendre, de suivre, et ensuite de reproduire, tout le processus mystérieux par lequel l’Animateur Divin mène son «jeu d’Amour». Ainsi est-elle véritablement le magistère philosophique par excellence, puisque c’est elle seule qui peut enseigner à l’Homme ces rudiments expérimentaux et probateurs qui le mèneront vers la Certitude absolue. Et c’est encore elle, le maître véridique qui lui aura donné, d’abord une gnose, puis une foi. »
Voici un autre extrait de Serge Hutin sur l’Alchimie, dans l’Encyclopédie Universalis :
« Ce monde se donne simultanément pour imaginaire et pour réel, pour spirituel et pour matériel, pour subjectif et pour objectif. A la limite, ses symboles se confondent avec des phénomènes matériellement observables si bien que la clé de ce vaste code apparemment abstrait est concrète car le seuil d’intelligibilité des textes répond rigoureusement au seuil expérimental du Grand Œuvre. »
Enfin, nous vous proposons un extrait de la conférence de Robert Marteau et Eugène Canseliet sur l’Alchimie. Vous pouvez d’ailleurs visionner cette émission à tout moment sur notre site web, le lien est dans la description de la video :
« L’Alchimie parle la langue sacrée, elle est la Cabale et la gnose universelle. Science hermétique et ésotérique, elle n’évolue pas dans le temps comme le fait la chimie par exemple. Il est logique de prétendre, comme ce fut le cas au moyen-âge, que l’Alchimie a été révélée par Dieu à Adam. Son propos n’est-il pas de réintégrer l’Homme au premier Adam, Adam le rouge, et de le réintégrer donc à la parfaite matière du paradis terrestre, ou pendent les pommes d’or du jardin des hespérides. »
Pour terminer sur cette première partie, nous dirons que le but avoué des Philosophes est triple : le premier est la réalisation de la pierre philosophale, c’est-à-dire l’agglomération d’un esprit parfaitement préparé et exalté dans une enveloppe parfaite, capable de le contenir. Le deuxième est la réalisation de la médecine universelle, et le troisième est la transmutation métallique. Ainsi, si la démarche première est spirituelle, et vise l’atteinte de l’or spirituel, ces trois buts en sont la preuve concrète et tangible, et assure à l’artiste la possession de l’indéfectible vérité.
Contrairement à beaucoup qui n’y accordent aucune importance, ils ne sont pas à écarter et permettent à l’artiste de valider son travail, autrement toute l’œuvre ne serait que chimère et croyance superstitieuse, sans fondement tangible et véridique.
L’un des principaux axiomes hermétiques est que corps et esprit ne sont qu’une seule chose, et que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, ainsi la réalisation spirituelle doit nécessairement se refléter dans la réalisation matérielle.
LES SOUFFLEURS DU 21E SIECLE
Alors nous rentrons maintenant dans la partie épineuse de cette conférence. Mais il faut en parler pour mettre en garde le chercheur face aux pièges de la forêt des erreurs.
En ce moment on peut dire qu’il y a autant de voies différentes en Alchimie qu’il y a de soi-disants Alchimistes, alors qu’en vérité tous les Philosophes enseignent que si la Vérité est une, la voie qui y mène est également unique, voilée sous des symboles différents. Nous y reviendrons dans le passage sur la Théurgie.
Même en ce qui concerne le laboratoire, nous pouvons lire dans plusieurs ouvrages la maxime hermétique suivante : une matière, une voie, un fourneau, ce qui est assez explicite, et suffisamment important pour être mentionné par plusieurs philosophes tels que Fulcanelli, Bernard le Trévisan, le Sancelrien Tourangeau ou encore Limojon de Saint-Didier, Zosime de Panopolis, pour n’en citer que quelques-uns. Nous aurons l’occasion de développer un peu plus dessus un peu plus loin dans cette vidéo.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, des souffleurs, des imposteurs et des faux prophètes il y en a toujours eu dans cette science), et malheureusement il continuera à en avoir. L’important de vous faire prendre conscience ici qu’il existe une autre voie, plus fidèle à la discipline et philosophie hermétique, au moins pour donner la possibilité du choix aux chercheurs.
Cela fait quelques temps maintenant que nous sommes présents sur la plupart des forums et groupes d’Alchimie, que nous écoutons les différentes émissions et conférences disponibles au public sur internet. Nous sommes au courant de ce qui vous est proposé.
Ce qui est une réelle déception lorsque nous regardons les vidéos proposés, c’est le manque cruel de références aux textes des Anciens. Pour la plupart ils se contentent simplement de dire « comme le disaient les anciens philosophes », sans pour autant les citer. Or nous avons là un gros problème, car la plupart des arguments qu’ils proposent vont carrément à l’encontre de ce qu’affirme et enseigne les anciens philosophes. C’est tellement évident que c’est a se demander si ceux qui suivent ces gens ont déjà vraiment lu un ouvrage sérieux sur l’Alchimie, ou s’ils ont poussé la réflexion suffisamment loin pour questionner l’interprétation ou l’argument qui leur est proposée.
Lorsque nous lisons les textes des Anciens, tous les Philosophes reconnus pour avoir réussi leur œuvre citent à de nombreuses reprises leurs prédécesseurs. C’est un moyen connu dans le monde hermétique pour éviter les dérives et se faire contrôler par les anciens Maitres. Fulcanelli n’y a pas échappé non plus.
Il en use tout au long de ses ouvrages, et il nous parle de cette démarche philosophique lorsqu’il décrit les vaisseaux hermétiques dans les demeures philosophales. Il nous dit ceci : « Si le lecteur est au fait de la manière d’écrire des philosophes, — manière traditionnelle que nous cherchons à bien imiter, afin qu’on puisse expliquer les anciens par nous et nous contrôler par eux, — il lui sera facile de comprendre ce que les hermétistes entendent par leurs vaisseaux. »
Il y a en réalité une méthode d’apprentissage, une méthode de travail, de compréhension, que les anciens Philosophes nous ont légués au travers de leurs œuvres. Cela fait partie de la démarche initiatique que propose l’Alchimie, et nous aurons l’occasion d’y revenir à plusieurs endroits dans cette vidéo.
Discutons maintenant sur les principaux arguments que nous rencontrons très fréquemment dans ce genre de vidéos. Nous ne citerons pas de noms, le propos n’est pas la personne mais les idées qui sont véhiculés. Chacun est libre de choisir sa voie, et nous laissons l’auditeur tirer ses propres conclusions.
Alors il y est une personne qui nous explique que l’alchimie fait disparaitre la matière, et il ne parle pas de métaphore ici. Il nous explique que la transmutation de la matière permettait de lui enlever ses « ombres », ce qui lui permettrait de passer d’un métal à un autre, puis de la rendre complètement transparente à la lumière et de la faire disparaitre.
Alors, ce raisonnement relève plus de la fantaisie qu’autre chose.
Nous avons déjà dit que la réalisation de la pierre philosophale consiste en un esprit parfait dans un corps parfait. Le corps n’est pas ici à rejeter mais au contraire, il faut l’élever de manière à ce qu’il puisse accepter une âme de même lignée.
Dans le Grand-Œuvre, la matière ne disparaitra pas au point de voir au travers. Corps et esprit sont un. De la même façon, c’est au sein de sa propre incarnation que l’être humain peut se réaliser.
Quand bien même la matière se volatilise complètement sous l’action de notre feu, ce n’est que pour se fixer davantage à un degré de perfection plus élevé. Cependant Fulcanelli nous mentionne que si l’on excède le nombre de multiplications requises, la pierre reste dans son état volatil, et devient à ce moment une lampe éternelle, émettant par l’émanation de sa propre énergie une douce lumière rouge.
Encore faut-il réaliser la pierre d’abord, puis vérifier cette affirmation au laboratoire, en poussant les multiplications jusque là. Mais quand bien même vous arriveriez à la réalisation de la lampe éternelle, vous aurez toujours en vos mains une matière tangible. Une chose est certaine, si vous partez avec l’idée que vous allez faire disparaitre la matière, vous risquez d’errer longtemps, ou de finir en simple spéculateur ou occultiste de salon.
Certains osent nous disent que l’Alchimie n’est pas une science, qu’il ne s’agit pas non plus d’une recette sinon même les chimistes feraient l’œuvre, que la majorité des Alchimistes ne travaillaient pas sur le plan métallique.
À ce niveau, nous avons déjà parlé de la rigueur nécessaire dans l’expérience en laboratoire. Nous avons dit que l’Alchimie est la rencontre d’un fait et d’une philosphie, et que tout son propos consiste en l’acquisition de la véracité des enseignements philosophiques de l’Ancienne Sagesse.
En réalité, l’Alchimie a tout d’une science, au sens moderne du terme, et c’est la science qui explique les causes des phénomènes, réunissant par excellence matière et esprit, foi et connaissance.
L’alchimiste qui a la connaissance des mécanismes de la Nature sait réaliser le Grand-Œuvre. Il en voit chaque aspect, et est capable d’en controler les étapes et les résultats. C’est donc une recette qu’il peut répéter à volonté et produire systématiquement le même résultat, autrement toute l’œuvre et sa philosophie serait vaine et fausse.
Voici ce que dit Fulcanelli sur la réalité du labeur alchimique et le travail en laboratoire : « La science alchimique ne s’enseigne pas ; chacun doit l’apprendre soi-même, non pas de manière spéculative, mais bien à l’aide d’un travail persévérant, en multipliant les essais et les tentatives de façon à toujours soumettre les productions de la pensée au contrôle de l’expérience. Celui qui craint le labeur manuel, la chaleur des fourneaux, la poussière du charbon, le danger des réactions inconnues et l’insomnie des longues veilles, celui-là ne saura jamais rien. »
Toute la difficulté consiste en l’acquisition des principes philosophiques et la compréhension des lois de la Nature.
Quant au travail sur le plan métallique, cela semble évident et aller de soi. Tous les Philosophes dignes de ce nom n’ont écrit que sur l’œuvre métallique et les opérations en laboratoire. Nous élaborerons un peu plus dessus lorsque nous parlerons de la matière première et du leg des Maitres du Grand Savoir
Pour poursuivre sur nos propos, il semble également évident, contrairement à ceux qui rejettent l’intervention du mental dans l’analyse et la compréhension, nous affirmons au contraire que la compréhension intellectuelle est absolument essentielle à la réussite du Grand-Œuvre.
Par conséquent l’analyse des textes, des allégories, et de l’imagerie, est nécessaire à leur compréhension.
Toute voie initiatique véritable réunit connaissance et intuition, tête et cœur, mental et esprit, sentiment et raison, foi et science. Ce sont les deux colonnes du Temple intérieur de l’élu, qui s’harmonise et se développe tout au long du cheminement. N’oubliez pas non plus que l’Univers est mental. Ses lois ne peuvent pas être soumis aux rythmes sans cesse changeant des mondes sublunaires et des émotions. Ce que l’on recherche au travers de l’œuvre est de l’ordre du divin, et non des illusions temporelles et des phénomènes passagers.
D’autres osent nous dire que faire la pierre n’a aucune importance, que c’est inutile, que c’est le chemin qui compte, que la réalisation de la pierre n’est qu’une étape pour un travail plus spirituel.
Ceux là n’ont rien compris aux les principes fondamentaux de la science et à son but.
Rappelons le ici avec cette magnifique citation de Kamala-Jnana dans Dictionnaire de philosophie Alchimique :
« Contrairement à ce que les matérialistes croient, le Grand-OEuvre n’a pas pour but essentiel de fabriquer de l’or. Le Grand-OEuvre est tout autre chose: c’est l’art de comprendre la Genèse des mondes, afin d’en créer, naturellement à l’échelle microcosmique. En un mot, c’est être le confident du Père. Le Grand-OEuvre est surtout le couronnement du savoir et de la compréhension. Par lui, le Sage sait le « devenir » du monde et comprend les mystères.
C’est l’application de cette conception spirituelle, ramenée sur le plan physique qui amène l’Élu à réaliser la transmutation des métaux; l’épuration de notre «je» allant de pair avec le processus du Grand-OEuvre. »
Retenez que la réalisation de la pierre est l’équivalent de votre diplôme. Elle consacre votre maitrise et votre compréhension.
Rendez vous compte que c’est le seul cheminement spirituel qui puisse attester de façon matérielle et tangible votre progression et votre état vibratoire. Voilà pourquoi notamment, le travail en laboratoire est indispensable à la discipline hermétique, et que l’illumination et la transformation intérieure de l’Alchimiste se fait dans le travail, pendant son ouvrage en laboratoire.
L’Alchimie est en elle-même une voie complète. Rien n’empêche cependant une personne de cumuler d’autres pratiques spirituelles. Encore une fois, nous allons donner d’autres éléments lorsque nous parlerons de la matière première et de la Théurgie du feu, et vous comprendrez que contrairement à ce que beaucoup pensent et disent, l’Alchimie ne se fait pas dans les 3 règnes, mais elle concerne uniquement le règne minéral, pour une raison très simple, dont presque tous les philosophes ont parlé.
Terminons ce chapitre sur l’étoile et le creuset. Voici une représentation Abérante de ce que certains qualifient comme l’étoile des philosophes.
Cette étoile est faite à partir d’antimoine vulgaire, et ceux qui la prépare disent suivre la voie de l’antimoine proposée par Basile Valentin.
Ils disent qu’elle nécessite une chaleur intense, un travail au creuset au sein d’un fourneau ardent qu’ils considèrent comme l’Athanor des philosophes.
Cette voie se réclame de la voie sèche, qu’ils prétendent exclusive à la voie humide.
Nous y voyons ici plusieurs problèmes, mais aussi l’exemple même à ne pas faire pour ceux qui débutent, que ce soit en ce qui concerne la compréhension des textes hermétique, que des opérations à ne pas faire.
Déjà le fait d’élire l’antimoine comme matière première devrait vous Alerter.
Cette matière est un véritable poison pour le corps il serait impensable d’en faire une médecine convenable pour être administrée de façon régulière.
Aussi, lorsque les Philosophes parlent de l’Antimoine, ils n’entendent pas l’antimoine vulgaire, ni un antimoine « préparé ». Nous parlerons un peu plus de la cabale hermétique lorsque nous aborderons le leg des maitres passés.
De la même façon, aucun Alchimiste digne de ce nom n’accorderait un crédit à ce qui nous est proposé ici comme l’étoile des philosophes.
Fulcanelli est sans doute celui qui l’a le plus décrit, et d’une façon très claire, mais Limojon St-Didier et Nicolas Valois en parlent également dans leurs ouvrages. Mais disons que malgré toutes les descriptions des philosophes, vous auriez encore de la difficulté à bien comprendre ce qu’est notre étoile, nous allons nous essayer dans un raisonnement par l’absurde, afin que vous y voyiez plus clair sur la supercherie qui nous est proposée. Voici ce que disent les Philosophes sur notre Chaos métallique :
L’auteur anonyme du Psautier d’Hermophile nous dit que « Le chaos métallique produit des mains de la nature contient en soy tous les métaux et n’est point métal. »
Philalète rajoute à ceci : « Au commencement tous les corps confondus formèrent le Chaos. Notre Chaos est comme une terre minérale, eu égard à sa propre coagulation »
Mais c’est encore Fulcanelli qui est le plus précis : « pierre dans lequel les 4 éléments sont enfermés, mais confus et désordonnés. Appelé encore Vieillard, père des métaux, dragon noir couvert d’écailles, serpent venimeux, fille de Sature. Cette substance primitive a vu son évolution interrompue par pénétration d’un soufre infect et combustible qui empâte le pur mercure, le retient et le coagule. »
Ce qui nous est présenté comme une étoile n’est qu’un chaos brut et vil, qui contient, s’il s’agit de la bonne matière, nos éléments premiers avec lesquels nous commençons l’œuvre.
Ici rien n’a été fait concernant le Grand-Œuvre, ou même les premières préparations. Ils sont partis d’un chaos métallique difforme, et ils en ont fait un chaos métallique plus joli, cristallisé différemment. Mais nos éléments sont toujours enfermés, l’œuvre n’a jamais commencé et le travail est stérile. De plus, voyez le four avec lequel ils opèrent :
Avec un feu aussi intense, on tue nos principes actifs, et rend complètement stérile la matière, à supposer que ce soit la bonne.
Quant à la fusion qui doit opérer la séparation des éléments, il est évident qu’il ne s’agit pas d’une fusion telle que nous la voyons sur ces images. Le métal ne fait que changer de forme, c’est tout.
Non seulement il n’y a aucune dissolution radicale qui permet la séparation des éléments, car même sous sa forme liquide, le composé reste compact et confus, et en plus de ça on en fait un mineral stérile.
Au sujet du feu externe, tous les philosophes parlent de la chaleur d’une poule couveuse, ou du fumier de cheval. Canseliet nous dit à ce sujet dans sa conférence avec Robert Marteau que c’est le feu interne de la matière qui provoque les changements profonds de la matière, et que le feu externe n’est là que pour aider, et, je cite « pour cela point n’est besoin qu’il soit trop fort ce n’est pas lui qui fait le travail »; et sur ce point là, il a bien raison.
Notre dissolution doit bruler ce soufre infect et libérer le mercure qu’il contient. Or ce n’est pas ce que nous avons là, et même aucune des opérations qui mène au résultat que nous voyons ne peut correspondre au but recherché.
Ce que nous avons là est un travail de chimiste, de métallurgie, mais en aucun cas de l’Alchimie.
Quant à la distinction entre voie sèche et voie humide, ce sont simplement deux étapes d’une même opération, et nous aurons le temps d’y revenir un peu plus loin.
Vous comprenez que, lorsque, dans les forums, on vous présente une énormité pareille, et que la plupart acquiesce à ce travail, vous ne pouvez que constater les limites de ce que l’on appelle l’Alchimie interne ou spéculative. Sans contrôle de la pensée au laboratoire, on ne peut véritablement connaitre, mais uniquement supposer et se contenter du doute. Là encore, chacun sa voie.
LA CONCILIATION ALCHIMIE-TRAVAIL-FAMILLE
Ce sujet est une réalité de la vie quotidienne.
On dit que l’Alchimie est un travail d’Hercule, qu’il ne faut pas ménager ses efforts, que ça prend du temps, que Nicolas Flamel passait son temps en laboratoire, à veiller au feu et à la conduite de son œuvre. Un des Alchimistes de notre Grande Loge Hermétique affirmait que l’Alchimie est une femme difficile à satisfaire.
Certes l’Alchimie a ses exigences, mais il est possible de concilier le travail et la famille tout en œuvrant en laboratoire. Cela prendra plus de temps, nécessitera beaucoup de compréhension de la part de votre entourage, car vous devrez nécessairement dégager le temps nécessaire à l’étude, à la prière, à la méditation, et au travail en laboratoire.
Tout ceci est bien entendu graduel. Inutile de passer en laboratoire si vous n’avez pas une bonne connaissance des principes de base de notre philosophie.
Quoiqu’il en soit, il faut bien commencer quelque part, et si vous aimez cette science, accordez-lui du temps.
Le cheminement initiatique n’est pas obligé de se faire en une seule vie. N’attendez pas non plus d’être à la retraite, affaiblie par la vieillesse ou la maladie.
C’est toujours maintenant et aujourd’hui que ça se passe. C’est en étudiant un petit peu tous les jours, ou à chaque semaine, que pas à pas l’apprentissage se fait.
Ne délaissez pas votre famille ou votre moyen de subsistance en pensant que vous allez devenir riche avec des recettes faciles.
Comme disait Anthonin Arthaud, dans le théâtre et son double : Il semblerait qu’avant de posséder l’or matériel, il faut d’abord se rendre digne de l’or spirituel.
Cherchez la sagesse, la connaissance, Dieu, cheminez sans orgueil et sans envie, et si votre désir est sincère et votre démarche droite, vous finirez par progresser.
Les cours que nous offrons au sein de l’Ordre Martiniste Opératif sont là pour vous guider suivant la voie des anciens et selon la démarche initiatique qu’impose l’Alchimie. Ça aussi nous aurons l’occasion de reparler de nos cours, de notre histoire et rapport avec l’Alchimie, et de la table ronde des Philosophes qui se trouve au sein de notre Grande Loge Hermétique.
PRÉREQUIS SCIENTIFIQUES
Bien que l’Alchimie ne soit pas de la chimie, il vous faut au moins connaitre certaines bases.
Rien de bien compliqué mais au moins savoir c’est quoi une réaction acido-basique, c’est quoi une base, un acide, un sel, etc…
Quant au matériel, beaucoup de personnes se précipitent dans l’achat de verrerie professionnelle pour faire des distillations, des sublimations, pour calciner, etc, etc.
Vous devez savoir que les opérations que les philosophes désignent sous le même vocable sont très éloignés des opérations chimiques qui correspondent.
Rendu là, si vous avez pris nos cours vous y verrez déjà beaucoup plus clair et serez déjà plus mesuré dans vos dépenses.
Si encore, vous faites partie de notre Table Ronde, on pourrait même partager avec vous des indications plus précises à ce sujet.
LA MULTIPLICITÉ DES VOIES
Alors nous avons déjà parlé dans le chapitre sur les souffleurs de la voie de l’antimoine.
Nous avons expliqué pourquoi, au regard de la philosophie et du sens commun, cette voie ne fait aucun sens.
Beaucoup s’obstinent à vouloir voir dans les écrits des philosophes, une multiplicité de voies différentes.
On nous parle de la voie des 7 métaux de Nicolas Flamel dans lequel il faut utiliser de l’or et de l’argent pur, de la voie sèche, de la voie humide, de la voie du splendor solis, de voie interne, voie externe, voie longue, voie brève, voie sacerdotale, voie royale, bref, comme nous disions, autant de voies que d’individus.
Pourtant, tous les auteurs ont toujours parlé d’une seule et même chose.
Tous les auteurs disent très clairement qu’il ne faut pas utiliser l’or et l’argent vulgaire pour faire le grand Œuvre.
Comment peut-on penser un instant que Flamel baserait son œuvre sur un amalgame de 7 métaux vulgaires ! C’est par manque de jugeote et de sagacité qu’on en vient à des conclusions pareilles.
Les 7 métaux ont toujours représenté les 7 régimes de la pierre. C’est une façon allégorique de transmettre un savoir. De même que la voie sèche et la voie humide ne sont que d’autres mots pour désigner les 2 grandes opérations de l’œuvre : dissous et coagule.
La confusion vient du fait que les Philosophes n’ont jamais décrit entièrement l’œuvre au complet, mais toujours une partie de l’œuvre, soit sur les mercures, sur le mercure philosophique, sur les opérations du grand-Œuvre, les travaux d’hercule, les sublimations, la voie sèche ou humide, et ce, suivant leur propre lexique et allégories selon qu’ils soient plus des hommes de guerre, des moines, ou des chimistes, comme Geber ou Henckel par exemple.
Nous pouvons vous certifier qu’il n’y a qu’en fait une seule voie, qui est de dissoudre et de coaguler, et que l’Alchimie est à la fois une voie opérative, royale et sacerdotale; que voie interne et voie externe sont indissociables l’une de l’autre.
Selon Fulcanelli, c’est le fait que l’Alchimie soit considérée comme un don de Dieu et autrefois réservée à ses ministres qu’on l’appelle art sacerdotal. La voie Royale désignée en tant que voie interne dépourvue de pratique en laboratoire est une mode récente. Il ne fait aucun doute que le symbolisme hermétique nourrit intérieurement et stimule la conscience, mais il s’agit de tout autre chose que d’Alchimie en tant que discipline initiatique, et nous en parlerons lors de chapitre sur l’Alchimie spirituelle.
Terminons ce chapitre en laissant parler les philosophes, en commençant par Fulcanelli.
Voici ce qu’il en dit dans le Mystère des cathédrales : « Procédé simple et complet qui ne comporte qu’une voie, n’exige qu’une matière, ne réclame qu’une opération. « Celui qui sait faire l’œuvre par le seul mercure a trouvé tout ce qu’il y a de plus parfait. » Tel est du moins ce qu’affirment les plus célèbres auteurs »
Mais à ce sujet, Limojon de Saint-Didier est encore plus éloquent. Il nous dit d’abord dans l’ancienne guerre des chevaliers : « Or qu’il est véritable, que la medecine de nostre Pierre est une chose, un vaisseau, une conjonction. Tout l’artifice commence par une chose, et finit par une chose : bien que les Philosophes dans le dessein de cacher ce grand art décrivent plusieurs voyes»
Puis dans l’entretien d’Eudoxe et de Pyrophile il surenchérit : « Vous voyés donc qu’à proprement parler, il n’y a qu’une voye, comme il n’y a qu’une intention dans le premier œuvre, et que les Philosophes n’en décrivent plusieurs, que parce qu’ils considèrement les différents degrés de depurations, comme autant d’operations et de voyes différentes, dans le dessein de cacher ce grand art. »
SPAGYRIE ET ALCHIMIE
Abordons maintenant un sujet qui a induit beaucoup de personne dans l’erreur, mais qui fait également le partage entre les simples curieux qui se complaisent dans les artifices de la chimie, et les véritables chercheurs qui œuvrent sur le sentier du divin.
Nous allons voir dans le chapitre sur la matière première qu’il n’y a, en effet, qu’une seule et unique matiere pour faire le magistere des Sages, et cette matière ne peut avoir racine que dans le règne minéral.
Consequemment, la spagyrie, qui se veut être la confection d’elixirs à partir du règne végétal, n’a aucun lien avec l’Alchimie.
Même en ce qui concerne les opérations comme la calcination, distillation, sublimation, etc, elles ne correspondent en rien avec les opérations que les Alchimistes effectuent sur la matiere du grand œuvre.
La spagyrie opère comme opère la chimie courante, excepté le fait qu’au lieu d’employer un vocable moderne, ils emploient un vocable alchimique. Certes cela rend l’art spagyrique plus attrayant, plus mystérieux, mais cela cause une énorme confusion entre Alchimie et spagyrie, faisant passer notre science pour, au final, de la vulgaire chimie et notre propos de réintégrer l’Homme dans sa nature divine pour des réalisations de nature commune, sans effet réel et conséquent sur l’état vibratoire de l’artiste ou sur les transformations profondes de sa conscience et de sa nature.
Lorsqu’on nous dit qu’on fait de l’alcool de plante de façon alchimique, en extrayant l’esprit par des distillations réitérés, ceux-ci n’entendent pas les distillations philosophiques, même s’ils emploient le même terme, mais ils procèdent à leurs distillations comme le font en réalité les chimistes. Le vocable est différent, mais dans les faits il s’agit d’opérations de chimie courante.
Voici ce que dit Fulcanelli dans les demeures philophales, après avoir décrit plusieurs procédés de chimie courante :
“ Travaille maintenant qui voudra ; que chacun conserve son opinion, suive ou méprise nos conseils, peu nous importe.
Nous répéterons une dernière fois que, de toutes les opérations décrites bénévolement en ces pages, aucune ne se rapporte, de près ou de loin, à l’alchimie traditionnelle ; aucune ne peut être comparée aux siennes.
Muraille épaisse qui sépare les deux sciences, obstacle infranchissable à ceux qui sont familiarisés avec les méthodes et les formules chimiques. Nous ne voulons désespérer personne, mais la vérité nous oblige à dire que ceux-là ne sortiront jamais des voies de la chimie officielle, qui se livrent aux recherches spagyriques.”
En réalité le règne végétal et animal est déjà fortement éloignée de la matière premiere que recherche les Alchimistes.
Plus le règne est différencié, complexe dans ses fonctions et développé dans sa conscience (par rapport aux autres règnes bien sur), moins il nous est possible de retrouver la matiere originelle dont Dieu s’est servi pour faire toute chose. Nous élaborerons dessus dans le chapitre sur la matiere premiere.
Quand bien même les souffleurs modernes nous disent qu’il suffit de remettre la matière dans son état mercuriel, ou encore de la réincruder pour en extraire l’esprit universel, vous n’aurez que l’esprit différencié dans le même règne et de la même espèce que la matière sur laquelle vous travaillez.
Si nous avions une espèce végétale qui contiendrait la substance originelle indifférenciée que recherche l’Alchimiste, cette espèce aurait alors la possibilité de s’adapter à n’importe quelle situation ou circonstance, et de devenir n’importe quelle espèce dès sa naissance, et d’engendrer une espèce différente, car la différenciation se serait faite selon son environnement, par adaptation.
Or nous voyons qu’il n’en n’est rien. Un gland de chêne planté en terre donnera un chêne et pas autre chose.
Certains nous objecterons que le règne végétal évolue, de même que de nouvelles espèces apparaissent. Ce à quoi les philosophes répondent que la Nature a pour travail d’amener sa création à la perfection dans le règne qui lui est propre. Nous en parlerons en particulier de l’oeuvre de la Nature dans le chapitre sur la Pierre Philosophale.
Si ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et que corps et esprits sont une seule et même chose, les découvertes sur la génétique, que ce soit dans le règne végétal, animal ou hominal, devraient vous mettre la puce à l’oreille. Les gênes n’ont de correspondances que dans leur espèce respective, et même au sein d’une même espèce il peut y avoir des incompatibilités. Jamais une espèce d’un règne ne pourra s’accoupler avec celle d’un autre règne, ou engendrer autre chose que sa propre espèce. Nature se réjouit en Nature et surmonte Nature, mais dans sa propre Nature.
Fulcanelli nous dit à ce propos, dans les demeures philosophales :
“C’est pour détourner l’apprenti du chemin de l’erreur que les auteurs anciens lui enseignent de toujours suivre la nature. Parce que la nature n’agit que dans l’espèce qui lui est propre, ne se développe ni ne se perfectionne qu’en elle-même et par elle-même, sans qu’aucune chose hétérogène vienne entraver sa marche ou contrarier l’effet de son pouvoir générateur.”
Il en va de même dans le Grand-Œuvre. Travailler sur des espèces végétales ou animales ne pourra rien donner d’autre qu’un produit dont la nature est différenciée et orienté vers le même règne.
Cela n’enlève en rien la nature divine de l’esprit qui anime cette espèce. Cependant cet esprit diffère en propriétés, en potentialités, et surtout, en fréquence vibratoire.
C’est cette différenciation qui oriente l’action de cet esprit. Or, ce que nous recherchons pour débuter notre œuvre est une matière qui contient la fréquence vibratoire originelle, celle du Fiat Lux des origines premiers, celle qui contient, comme le dit les anciens, l’ADN de Dieu.
Ceux qui prétendent que nous pouvons faire la pierre avec n’importe quelle matière de n’importe quel règne sont les mêmes qui affirment aussi qu’ils obtiennent un élixir différencié.
Je prends pour exemple un de ceux qui anime régulièrement une chaine sur l’hermétisme, qui parle de sa quintessence d’aubépine.
D’un côté il affirme l’universalité de la matière première, et d’autre part il rend cette universalité très définie selon la matière qu’il prépare…
Il convient d’ailleurs lui-même des propriétés spécifiques de l’aubépine et du choix conscient qu’il a fait pour ses propriétés, par rapport à ses problèmes de cœur.
Cette démarche est très correcte, et il y a en effet d’énormes bénéfices à tirer des plantes. Mais ça n’a rien à voir avec de l’Alchimie.
Ce qu’il fait est une quintessence d’Aubépine, et non la Quintessence de la Nature, comme le veulent les Philosophes.
De plus, considérer qu’un élixir devient une quintessence après 7 ans ne fait absolument aucun sens. Notre quintessence est notre pierre, et comme nous l’avons dit, l’artiste en contrôle tous les aspects, y compris le temps d’incubation nécessaire pour produire son œuvre. Par conséquent l’Alchimiste peut prévoir la durée de ses travaux pour obtenir la Quintessence au temps qu’il le désire et avec la quantité qu’il désire. Nous aurons l’occasion de revenir sur le sujet de la Quintessence dans le chapitre qui lui est consacré.
Alors ici d’autres nous dirons qu’il s’agit de l’oeuvre de la Nature et non celui de l’Homme, et qu’en ce sens, plus nous intervenons, moins il s’agit de l’action de la Nature. Ce propos est plus fallacieux qu’autre chose. C’est une invitation à l’ignorance, et à la paresse intellectuelle et physique.
Comment voulez-vous comprendre quoi que ce soit aux voies de la nature et acquérir une maitrise de celles-ci si vous ne prenez pas votre rôle de créateur.
Le Grand Œuvre ne se fait pas par lui-même. Il nécessite beaucoup de manipulations. Nous agissons sur la Nature elle-même et l’aidons dans ses voies, de la même façon dont Dieu agit sur sa création. De plus, beaucoup voient uniquement le côté apparent et manifesté de la Nature, mais il s’agit aussi de l’oeuvre occulte de la Nature, de comprendre l’envers du décor de la Nature, ses mécanismes invisibles et mystérieux. L’essentiel est invisible pour les yeux. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus loin dans cette entretien.
Donc pour ceux qui conseillent ou qui affirment qu’il faut commencer par le règne végétal pour ensuite aller au règne mineral, nous certifions que cela n’a absolument aucun fondement philosophique.
L’Alchimie et la Spagyrie sont deux sciences distinctes et leurs réalisations et procédés sont bien différents. Parler d’Alchimie végétale, autrement que pour plaire et poétiser la discipline Spagyrique, n’a aucun sens au point de vue Alchimique.
Si vous voulez vous adonner a la science alchimique, il est primordial de débuter avec la vraie et unique matière première des philosophes, et œuvrer sur elle. En dehors de ce minérai, vous faites tout autre chose, sauf de l’Alchimie.
Notez également que la plupart qui véhiculent les propos fallacieux que nous évoquons dans ce chapitre sont les mêmes qui vendent leurs cours et leurs recettes en la matière. Cela fera certainement de vous de bons spagyristes, mais pour ceux qui cherchent à suivre la voie des anciens Philosophes, l’Alchimie se situe au-delà des réalisations du monde sublunaire.
Nous voulons également préciser ici que nous n’accusons pas la science spagyriste. Nous pensons qu’il y a beaucoup de bénéfices à se servir des plantes pour nos besoins, et que cette science a tout intérêt a se développé d’avantage. Notre propos ici concerne seulement la confusion qui peut y avoir entre la Spagyrie et l’Alchimie, tout simplement.
ALCHIMIE ET ASTROLOGIE
Voici un autre sujet qui trouble nombre de chercheurs, et qui aboutit à toute sorte de conclusions.
Les Philosophes disent dans leurs ouvrages que lorsqu’ils parlent clairement, ce n’est que pour éloigner les ignorants de leur table ronde. Donc tout n’est pas à prendre au pied de la lettre, encore moins lorsqu’on associe alchimie et astrologie.
Il est des auteurs et des conférenciers qui nous parlent beaucoup des conditions extérieures que l’Artiste doit considérer pour entreprendre ses travaux.
On nous parle de la période de l’année, et il est une période qui revient souvent, il s’agit du Printemps, au moment où l’on récolte la rosée de Mai, et lorsque le soleil se situe dans le signe du bélier, ou entre le signe du bélier et du taureau.
Ces mêmes personnes et bien d’autres pensent également que les astres ont une influence certaine sur le Grand-Œuvre, et que par résonance nous travaillons sur nos astres internes.
Encore une fois cette affirmation est plus spécieuse que véridique.
De penser que le Grand-Œuvre serait soumis à quelque chose d’aussi impermanent et fugitif que l’influence des astres ne colle pas du tout avec la doctrine hermétique.
Le Magistere ne saurait être soumis aux caprices des astres et de leurs influences.
Nous avons déjà mentionné que le Grand-Œuvre est au contraire soumis à la volonté éclairée de l’Artiste, qui tient au cœur de cette auto-génèse son rôle de Thaumaturge.
La lumière et la substance que nous recherchons est d’essence hautement divine, et son origine se situe au-delà du plan mouvant et impermanent de l’astral.
Cette substance divine, une fois libérée de sa gangue, agit sur le milieu astral comme une véritable lumière dans les ténèbres.
Cette action est visible par un clairvoyant entrainé, et est perceptible par n’importe qui d’un peu sensible. C’est cette lumière christique, manifestée au laboratoire qui va opérer une véritable théurgie au cœur même de l’élu, et lui faire vivre et ressentir des effets et des sentiments qui ne sont pas d’ordre commun. Nous aurons l’occasion de développer dessus lorsque nous parlerons de la Théurgie du feu.
Donc lorsqu’on nous dit que l’Alchimie nous permet de travailler sur nos astres internes, nous nous permettons d’y mettre un gros bémol, car on pourrait penser à défaut que l’Alchimie agirait comme le ferait un rituel magique, avec le concours des influences astrales.
Or il n’en n’est rien.
Le Grand-Œuvre génère une force supérieure aux influences astrales, et c’est par cette influence supérieure que l’artiste se purifie, se transforme, et accède à la vérité, sur un plan lumineux et divin, stable et permanent, et non sur un plan sans cesse changeant et illusoire, car la vérité ne saurait changer et la véritable lumière ne saurait être réfractée.
Le divin est toujours semblable à lui-même, et son origine est au-delà des différences apparentes et de la lumière différenciée de l’astral.
L’Alchimie est la science des causes, non celle des phénomènes. Ces derniers relèvent de la Magie. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de parler un peu plus de cet aspect dans le chapitre sur l’Alchimie et la Magie.
Encore une fois nous avons dit que l’oeuvre du Phénix se situe en dehors des considérations des plans sublunaires, et que l’artiste en possession de la Grande Révélation peut en maitriser tous les aspects, et décide donc du temps de ses opérations.
Il n’est pas nouveau de dire que la littérature Alchimique se sert de toutes sortes d’allégories, métaphores, hiéroglyphes et symboles, pour transmettre le savoir hermétique. Il faut donc que le candidat à la science se penche sur le l’ésotérisme qui se cache derrière les symboles que sont notre soleil, le bélier, le taureau, et la rosée, et ainsi la lumière se fera dans son esprit, et il connaitra les matières, les opérations et les régimes dont parlent les philosophes sous les allégories astrologiques.
Enfin, pour terminer ce chapitre, nous allons tout de même vous aider en vous proposant d’écouter ce que nous dit Dom Pernety dans son Dictionnaire mytho-hermétique à propos des saisons de l’oeuvre :
“ Les Philosophes ont leurs quatre saisons, comme les quatre de l’année vulgaire; mais elles sont bien différentes. Ils entendent par saisons les divers états successifs où se trouve la matière de l’Art pendant le cours des opérations, & ces saisons se renouvellent chaque année philosophique, c’est-à-dire chaque fois que l’on réitère l’opération pour parvenir à la perfection de l’œuvre. Leur hiver est le temps de la dissolution, & de la putréfaction: le printemps succède & dure depuis que la couleur noire commence à s’évanouir, jusqu’à ce que la couleur blanche soit parfaite: cette blancheur & la safranée qui suit, forment leur été; la couleur rouge qui vient après, est leur automne.
C’est pourquoi ils disent que l’hiver est la première saison de l’année, & qu’il faut commencer l’œuvre en hiver. Ceux qui recommandent de commencer au printemps, n’ont en vue que la matière avec laquelle il faut faire l’œuvre, & non le commencement du travail de l’Artiste, puisqu’il peut le faire dans tout le cours des saisons vulgaires.”
Et voici ce que nous dit Limojon de St-Didier à ce sujet :
“Bien que l’œuvre ait ses quatre saisons, ainsi que la nature, il ne s’ensuit pas, que les saisons de l’art et de la nature doivent precisément répondre, les unes aux autres, l’esté de l’œuvre pouvant arriver sans inconvenient dans l’automne de la nature, et son automne dans l’hyver. C’est assés que le régime du feu soit proportionné à la saison de l’œuvre; c’est en cela seul, que consiste le grand secret du Régime”.
LE SPIRITUS MUNDI
Ce sujet est sans doute l’une des plus grandes énigmes de l’oeuvre. Le spiritus mundi est notre grande inconnue, sans lequel rien ne peut se faire.
Certains disent qu’il s’agit de la rosée, mais comme nous l’avons vu, il n’est pas question ici de la rosée vulgaire, cette humidité qui tombe durant la nuit sur le sol et que certains récoltent avant le lever du Soleil.
Les philosophes ont usé de métaphores pour cacher les matières de l’oeuvre et leurs effets. Notre rosée désigne à la fois notre matière, la façon de l’appliquer, son origine philosophique, et son effet dans l’oeuvre.
Jean Laplace, dans ses commentaires du Mutus liber, nous dit à juste titre à propos de la rosée, que «Plusieurs chymistes ont regardé la rosée des mois de mai et septembre comme la matière de l’Œuvre hermétique fondée sans doute sur ce que plusieurs auteurs ont avancé que la rosée était le réservoir de l’esprit universel de la Nature… mais quand on médite sérieusement sur les textes des vrais Philosophes dans lesquels ils parlent de rosée, on est bientôt convaincu qu’ils n’en parlent que par similitude et que la leur est une rosée proprement métallique.»
Il y en a également qui parlent du spiritus mundi comme une information ou quelque chose qui n’est pas de ce monde, comme s’il s’agissait d’une énergie qui viendrait de l’invisible ou de l’air extérieur et qui pénètrerait dans l’oeuvre.
Ils parlent de créer une coupe, donc un contenant, pour accueillir ce spiritus mundi, ou cet élément étranger qui viendrait d’un autre monde.
C’est un peu la même philosophie que celle qui voudrait que les astres ou nos émotions auraient une influence sur notre œuvre.
En réalité, tout, y compris l’esprit universel que nous cherchons, provient de notre unique et première matière dont, nous dit Hermes, tout a été fait par adaptation.
Fulcanelli nous dit à ce sujet dans les mysteres des cathedrales que “l’Esprit universel, corporifié dans les minéraux sous le nom alchimique de Soufre, constitue le principe et l’agent efficace de toutes les teintures métalliques”. Puis il rajoute à un autre endroit qu’ “Il est donc nécessaire que le corps périsse, qu’il soit crucifié et qu’il meure si l’on veut extraire l’âme, vie métallique et Rosée céleste qu’il tenait enfermée.”
C’est parce que nous travaillons sur la substance première, présente dans toute chose de façon différenciée, mais subsistante dans notre matière première dans sa forme la plus pure, encore indifférenciée, que notre esprit est qualifié d’universel.
L’artiste capte l’esprit du monde en l’extirpant de notre matière, en la dégageant de sa gangue.
Il nous faut donc un agent igné pour la dégager, et un récipient pour la conserver, que certains philosophes comme Batsdorff nomme filet ou lion vert, d’autres comme fulcanelli vase, certaines illustrations le représente comme une fontaine, un bain, une goutte ou encore un matras. L’appeler une coupe est également approprié, car le sang du christ n’est-il pas contenu dans la coupe du graal ?
La coupe et le sang, le récipient et le contenant sont une seule et même chose, venant d’une seule et même racine.
Oui, nous sommes d’accord pour dire que la coupe contient une essence qui n’est pas de ce monde, car elle n’est pas manifestée telle quelle sur notre plan, si l’artiste ne la rend pas manifeste, et qu’il s’agit d’une essence divine, qui s’éloigne fortement du plan des manifestations qui tombe sous nos sens au quotidien.
L’artiste la ressent par ses effets vibratoires et énergétiques, il observe son activité au sein de son laboratoire, mais il est conscient que le véritable sujet de l’oeuvre est d’une origine plus divine qu’humaine, et c’est lui qui sera son guide tout au long de l’oeuvre, à la fois intérieurement et extérieurement.
LE PUR DESIR
Voyons maintenant l’Alchimie du côté du candidat qui débute son cheminement.
Il nous est arrivé de tomber sur des vidéos qui nous expliquent qu’il est impossible de faire la pierre si on désire la pierre.
Dans ce sens, ils affirment que désirer posséder la pierre philosophale est le résultat d’une volonté nourrie par les peurs. Que tant que nous serons dans un désir de possession, nous serons dans la dualité, et qu’il nous sera alors impossible d’atteindre le but recherché.
Alors voici une affirmation très audacieuse. D’autant plus que si vous lisez les textes des anciens Maitres : fulcanelli, Le Sancelrien Tourangeau, Morien, Limojon de St-Didier, Arnaud de Villeneuve, le Philalethe, ou encore Nicolas Flamel pour n’en nommer que quelques uns des plus sérieux; tous nous mentionnent avoir voulu posséder la pierre, qu’il est bon de vouloir quelque chose d’aussi saint, et que c’est à force de persévérence que Dieu a fini par leur faire miséricorde et leur a accordé la révélation de la matière première et de leur fontaine mysterieuse…
Comment voulez-vous réaliser quelque chose sans avoir aucune volonté pour le faire ?
D’ou vient la necessité de l’effort constructif d’après vous ?
Est-ce que vous subissez les événements ou vous prenez des initiatives et prenez le taureau par les cornes ?
Essayez cette philosophie dans votre vie : n’ayez aucune volonté, et regardez comment les choses se passent.
Inutile d’être un génie pour comprendre quel en sera le résultat. Cette pensée est tellement anti-initiatique que ç’en est révoltant.
Toute la démarche initiatique consiste à entrainer la volonté, polir le mental, atténuer les défauts et maitriser sa personnalité et son astral. Il s’agit d’agir dans le monde avec une volonté éclairée.
La volonté est un acte conscient : vous voulez quelque chose, vous en êtes conscient et vous faites des démarches pour.
Si ce n’est pas votre conscience qui dirige votre vie, qui en est le gouverneur alors ? Vos désirs, vos passions ? Seriez-vous ballotés à droite et à gauche par vos émotions ? Voulez-vous vraiment vivre suivant quelque chose d’aussi éphémère que vos émotions et désirs temporels ? Ou voulez vous diriger votre vie vers des principes et une quête plus noble, plus lumineuse et vers la permanence et la stabilité des vertus ?
Et bien réfléchissez-y, et vous verrez rapidement que le cheminement spirituel et initiatique ne se fait pas tout seul.
La volonté de le parcourir doit être mû par ce que l’on appelle le pur désir… celui de se réaliser… de se connaître soi-même et de connaitre Dieu… de participer de concert aux grands mouvements et principes immuables de la création…
Oui, il s’agit bien d’un désir… d’un sentiment noble, d’une passion éclairée que certains ont nommé Feu sacré, et qui anime l’initié ou l’élu, le pousse à entreprendre ce grand cheminement qu’est le Grand-Œuvre, intérieur ou extérieur, dans lequel il applique sa volonté à l’objet de sa recherche et de sa quête.
De plus, ceux qui ont un minimum de base en Magie savent que la volonté bien dirigée est la clef de tout acte magique efficace. La volonté, animée par la pensée, le verbe, et l’action du Mage, engendre une spirale de vibrations qui trouve son chemin dans l’invisible, et rejoint l’égrégore concerné.
Avec des propos aussi maladroits, on ne s’étonne pas que cette même personne nous raconte qu’il rate ses rituels magiques. Avec des principes aussi douteux et une philosophie aussi contre productive, c’était la seule issue possible. Car celui qui réussit le Grand-Œuvre a la connaissance des Petits mystères de la Nature et des Grands Mystères de l’Homme. Il est facile par la suite de composer un rituel Magique ou mieux, théurgique, qui obéisse aux grands principes universels.
Si vous ne désirez pas la pierre, il n’y a aucune raison pour vous d’entreprendre le Grand-Œuvre.
Si vous n’appliquez pas votre pensée, votre désir et vos actes à l’étude, à la prière, à la méditation, et au travail, vous n’arriverez jamais à rien.
Ceux qui pensent que le désir de la pierre mène à la corruption n’ont tout simplement pas la bonne philosophie, ou autrement dit, n’ont rien compris à notre philosophie. Peut-être pensent-ils cela parce qu’ils considèrent notre pierre comme un caillou comme un autre ? Quand on pense qu’on peut faire la pierre à partir de n’importe quelle matière ce n’est pas étonnant.
Or, pour le philosophe du Feu, la pierre philosophale est la manifestation de l’état christique dans la matière même. C’est le couronnement du savoir et de la maitrise de l’Artiste. Cette pierre est l’aboutissement d’un esprit parfaitement élevé au rang du Demiurge incarné. Elle renferme la fréquence vibratoire de Dieu et contient en elle une énergie capable d’agir sur tous les règnes de la Nature et d’amener la conscience de l’opérateur au même degré de perfectionnement.
Comme nous allons le voir, et nous devons insister dessus, il n’y a qu’une et unique matière qui renferme la substance sacrée dont nous avons besoin.
Quant au problème de la dualité, qui en réalité n’en n’est pas un, le Grand-Œuvre tout entier est le témoin même de la nécessité de la dualité dans le processus initiatique et le perfectionnement de toute chose.
Si la pierre n’était qu’esprit ou que corps, L’œuvre alchimique elle serait impossible à réaliser. Mais ce n’est pas le cas, car la pierre est a la fois corps, Ames et Esprit, qui ne forment qu’une seule chose. L’un est nécessaire à l’autre pour se perfectionner.
Fulcanelli nous dit avec raison dans les demeures philosophales que “là où est donc la lumière, là aussi doit etre nécessairement le véhicule de cette lumière”.
Et il nous dit, en parlant des 2 matières de l’oeuvre, que “si les réactions sont nécessairement provoquées par l’un, elles ne s’exercent qu’en rompant l’équilibre de l’autre.”
Voilà qui est quand même assez explicite. Nous laissons à votre jugement final la considération de la dualité. Est-ce à rejeter ? Ou au contraire est-elle un élément inhérent au cheminement et au perfectionnement de la conscience ?
LE DON DE DIEU
Les Maitres nous répètent à foison que l’Alchimie est un don de Dieu, qui le donne à qui il veut, à qui il juge bon.
Dans ce sens ils mentionnent également la nécessité pour le candidat à la science d’être pur dans son désir et d’avoir déjà accompli un minimum de travail sur soi quant à l’orgueil, l’envie, la jalousie, ou tout autre défaut et vice qui feraient barrière à la lumière révélatrice.
C’est pour cela que les philosophes disent que leur science est réservée à une élite, bien sûr on parle ici d’élite spirituelle, et c’est de là que vient également la notion d’élu.
Le candidat qui reçoit la révélation de la matière première est un élu de l’égrégore alchimique, il peut débuter son cheminement sur le sentier du Grand-Œuvre.
À partir de là, il se relie par son travail et son étude à la chaine des maitres qui l’ont précédé, ce qui fait qu’à aucun moment l’élu n’est seul sur son sentier….
De nombreux auteurs, comme Nicolas Flamel, Cyliani, Bernard le Trévisan, pour n’en citer que quelques-uns, affirment avoir reçu leurs révélations par les rêves.
En effet, les rêves constituent une ressource importante pour l’artiste. Mais ceci est un aspect que nous allons développer plus loin dans cette conférence.
Laissons maintenant la parole aux Philosophes, et ouvrons le bal avec Fulcanelli :
“On sait que l’alchimie est fondée sur les métamorphoses physiques opérées par l’esprit, dénomination donnée au dynamisme universel émané de la divinité, lequel entretient la vie et le mouvement, en provoque l’arrêt ou la mort, évolue la substance et s’affirme comme le seul animateur de tout ce qui est. L’esprit, agent universel, constitue, dans la réalisation de l’œuvre, la principale inconnue dont la détermination assure le plein succès. Mais celle-ci, dépassant les bornes de l’entendement humain, ne peut être acquise que par révélation divine. « Dieu, répète les maitres, donne la sagesse à qui il lui plait et la transmet par l’esprit-saint, lumière du monde; c’est pourquoi la science est dite un Don de Dieu, autrefois réservé à ses ministres, d’où le nom d’Art Sacerdotal qu’elle portait à l’origine.» Ajoutons qu’au moyen-âge le Don de Dieu s’appliquait au Secretum secretorum, ce qui revient précisément au secret par excellence, celui de l’esprit universel.”
Et Jean d’Espagnet nous dit dans l’œuvre Secret de la Philosophie d’Hermes :
« La connaissance et la lumière de cette science sont un don de Dieu, qu’il révèle par une grâce spéciale à qui lui plaît. Que personne donc n’embrasse cette étude s’il n’a le cœur pur, et si, dégagé de l’attachement aux choses de ce monde et de tout désir coupable, il ne s’est entièrement voué à Dieu. »
Et aussi le Sancelrien Tourangeau :
“Je le regardais (Bernard le Trévisan) comme un trompeur et un amuseur des lecteurs; mais à l’instant même je l’excusais sur ce que cette science était un don de Dieu, qu’il distribue lui-même à qui il veut. (…) Pour la comprendre, si Dieu le permet, ayons donc recours à lui, et tâchons de fléchir sa miséricorde.”
Limojon de St-Didier nous en parle également tout au long de ses ouvrages, dont voici quelques extraits :
“Mais souvenés vous enfans de la science, que la connoissance de nostre Magistere vient plutost de l’inspiration du Ciel, que des lumières que nous pouvons acquérir par nous-mêmes. Cette vérité est reconnue de tous les Philosophes.
Il ne vous reste qu’à prier Dieu qu’il veuille bien vous faire parvenir à la possession d’un joyau, qui est d’un prix inestimable. (…) Ayés la droiture dans le cœur, et proposés vous dans vostre travail une fin honneste; autrement Dieu ne vous acordera rien : car il ne communique un si grand don, qu’à ceux qui veulent en faire un bon usage; et il en prive ceux qui ont dessein de s’en servir pour commettre le mal.
La connoissance de ce grand secret est plutôt un don du Ciel, qu’une lumière acquise par la force du raisonnement; qu’il lise cependant les escrits des Philosophes, qu’il médite, et sur tout qu’il prie; il n’y a point de difficulté, qui ne soit éclaircie par le travail, la méditation, et la prière.”
Et enfin terminons avec Louis Figuier, qui adresse dans son ouvrage Alchimie et les Alchimistes, ses encouragements aux fils de la science :
«Il ne nous reste plus, dit l’Arabe Geber, qu’à louer et à bénir en cet endroit le très haut et très glorieux Dieu, créateur de toutes les natures, de ce qu’il a daigné nous révéler les médecines que nous avons vues et connues par expérience; car c’est par sa sainte inspiration que nous nous somme appliqués à les rechercher, avec bien de la peine…
Courage donc, fils de la science, cherchez et vous trouverez infailliblement ce don très excellent de Dieu, qui est réservé pour vous seuls. Et vous, enfants de l’iniquité, qui avez mauvaise intention, fuyez bien loin de cette science, parce qu’elle est votre ennemie et votre ruine, qu’elle vous causera très assurément; car la providence divine ne permettra jamais que vous jouissez de ce don de Dieu qui est caché pour vous et qui vous est défendu.»
LA MATIERE PREMIERE
Nous voilà maintenant rendus à la partie dont nous parlons depuis le début, sans pour autant avoir développé dessus. C’est le moment d’en parler.
Nous avons déjà dit à plusieurs reprises que la matière des Philosophes est unique. Elle est appelée matière première car c’est la matière vile et vulgaire que l’artiste va élire au commencement de son œuvre, et duquel il va extirper nos premières matières.
Si la matière première peut se trouver dans la mine, et être achetée à modique somme au marché, les premières matières elles, sont préparés par l’artiste. Elles sont appelées premières matières et non matieres premieres car c’est avec elle que débute toute chose.
Hermes nous enseigne dans sa table d’émeraude que comme toutes les choses sont et proviennent de l’UN, par la médiation d’UN, ainsi toutes les choses sont nées de cette chose unique par adaptation.
C’est exactement pour cette raison que notre premiere matiere est la source de toute vie, car toute chose a été faite à partir de cette substance simplement par adaptation.
C’est une matière indifférenciée, à la fois mâle et femelle, contenant toute potentialité, y compris celle d’être amenée à la perfection. Seule cette matière permet la réalisation du Grand Œuvre car c’est la base dont s’est servi Dieu pour créer tout chose. C’est la seule substance qui, parce qu’elle n’est pas encore différenciée, peut être développée jusqu’à l’état christique.
Le règne minéral, végétal et animal, est soumis aux limites de leur propre nature… un gland de chêne donnera toujours un chêne et pas autre chose. Deux chiens qui s’accouplent ne donneront pas autre chose qu’un autre chien.
L’esprit qui leur a été insufflé est déjà différencié et orienté vers le règne qui lui est propre. Ces matières ne peuvent pas servir au Grand Œuvre.
Quand bien même vous faisiez l’Extraction de l’esprit d’une plante pour soi-disant la réincruder, vous n’aurez que l’esprit à l’origine de cette espèce, soit un esprit déjà orienté, et donc impropre à l’oeuvre. Ce n’est pourtant pas bien compliqué à comprendre.
Voici ce que nous dit Limojon de St-Didier, très clairement et très simplement :
“Toutes choses sont d’elle, par elle, et en elle; puisque vous avez déjà veu, que la pierre n’est pas seulement la premiere matière de tous les êtres contenus sous le genre mineral, et metallique; mais encore qu’elle est unie à la matière universelle, dont toutes choses ont pris naissance”
Il est donc une matière unique au monde qui renferme en grande quantité, et surtout dans les bonnes proportions, cette substance première et universelle dont l’artiste a besoin.
Fulcanelli nous dit à ce sujet :
“Il y a un minéral, connu des vrais Savants qui le cachent dans leurs écrits sous divers noms, lequel contient abondamment le fixe et le volatil”.
Le Breton nous dit également dans ses Clefs :
“Il se trouve un certain minéral, qui contient quantité de pur mercure et de pur soufre, et dont la préparation n’est pas même difficile à un bon Artiste.
Le minéral unique qui abonde en l’un et l’autre esprit aisé à séparer, est caché sous presque autant de noms différents, qu’il y a de choses au monde.”
Zosime de Panopolis nous dit également :
“l’univers est un, car il est composé d’une seule substance indifférenciée à l’origine ; c’est par cette substance unique que l’univers s’est constitué, et c’est à cette substance unique que l’univers se ramènera par dissolution. Si cette substance ne contenait pas l’univers — c’est-à-dire si elle ne le recelait pas en potentialité —, cet univers n’existerait pas”
Les Philosophes enseignent de prendre cette matière dans le règne minéral, et pour une raison bien évidente. Le règne minéral est le premier règne à faire son apparition, que ce soit sous forme de poussière d’étoile ou sous une forme plus agglomérée comme nous l’avons sur Terre.
Si nous cherchons l’origine de la vie, il semble logique que nous commencions nos recherches au sein du premier règne créé.
Dans ce règne, il est une matière, dont Fulcanelli nous dit avec raison qu’elle n’est pas complètement métal, ni complètement minéral, mais tient le milieu entre les deux, et qui contient la plus pure et la plus proche substance de l’origine premier, qui est le point de départ pour le développement du règne minéral et aussi celui des autres règnes.
C’est à partir de cette matière que l’esprit se différencie et s’oriente par adaptation selon les nécessités de la Nature et de l’Homme.
C’est à partir de ce fait, que les Philosophes nous disent que cette matière se trouve en tout chose, en tous lieux et en tout temps, chez toutes les personnes.
Sur ce point je vous invite à lire Glauber sur les trois parties de l’oeuvre minérale, et aussi Marc-Antonio Crasselame dans la lumière sortant par soi-même des ténèbres.
Le principe de la génération des métaux est attesté par l’ensemble des bons Philosophes, et toute notre démarche repose sur la compréhension de ce principe. Il faut soit être aveugle, ignorant ou faire preuve de mauvaise foi pour se convaincre, après avoir lu les classiques de la littérature alchimique, que notre matière première se situe hors du règne minéral.
Limojon de St-Didier nous dit encore en s’adressant à ces derniers “que ceux qui sont assez malheureux, pour perdre leur temps à travailler sur des matières estrangeres, ou esloignées, se trouvent assez éclairez par la lecture de ce Livre – en parlant de son livre – pour connoistre la vraye et unique matière des Philosophes.”
Nous espérons également qu’à la suite de cette vidéo, vous aurez également suffisamment de perspicacité et de clairvoyance pour orienter vos recherches selon la Philosophie naturelle si vous désirez entreprendre le Grand-Œuvre.
Voyons un peu ce que les autres philosophes nous disent sur cette mystérieuse matière :
Alexander Roob, dans mystique et Alchimie nous dit :
“ L’on connaît les vrais Philosophes à la matière qu’ils emploient pour le magistère. Ceux-là sont dans l’erreur qui se servent de diverses matières pour composer leur mercure, c’est-à-dire de matières de diverses natures. Elle est une, & quoiqu’elle se trouve partout & en tout, elle ne peut se tirer que de sa propre minière.”
Citons à nouveau Limojon de St-Didier :
“C’est un grand point de trouver la véritable matière, qui est le sujet de nostre œuvre; il faut percer pour cela mille voiles obscurs, dont elle a esté enveloppée; il faut la distinguer par son propre nom, entre un million de noms extraordinaires, dont les Philosophes l’on diversement exprimée”
Enfin terminons avec Fulcanelli :
“la matière philosophale est donc d’origine minérale et métallique. Partant, il ne la faut chercher qu’en la racine minérale et métallique, laquelle, dit Basile Valentin au livre des Douze Clefs, fut réservée par le Créateur et promise à la génération seule des métaux. En conséquence, celui qui recherchera la pierre sacrée des philosophes avec l’espoir de rencontrer ce petit monde dans les substances étrangères au règne minéral et métallique, celui-là n’arrivera jamais au terme de ses desseins.”
Nous voyons donc, à l’unanimité des Maitres passés qui sont reconnus pour avoir réussi leur œuvre, que la Matière première est d’origine minérale et métallique.
Bien entendu, après chacun est responsable de sa propre voie. Libre à vous de prendre votre matière première dans le règne végétal ou animal. Mais tant que vous ne travaillez pas sur cette matière unique et particulière, vous faites tout autre chose, sauf de l’Alchimie. Pourquoi ? Parce que le Grand-Œuvre commence avec l’obtention des premières matières, pures et dégagés de leur gangue.
C’est souvent à partir de ces matières épurées que les auteurs ont commencés leurs écrits.
Il n’y a qu’une matière qui puisse fournir la substance primordiale que nous cherchons, et toutes les opérations que décrivent les Philosophes sont obscures pour ceux qui travaillent sur les autres matières, mais deviennent très clairs pour celui qui œuvre sur la vraie matière, car il n’y a que cette matière qui puisse coïncider et correspondre exactement aux opérations philosophiques que les auteurs décrivent.
Tous les autres souffleurs tentent moultes opérations sophistiques, avec pleins d’alambics, cornues, et autres outils modernes, croyant suivre la voie des philosophes, alors qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils œuvrent selon les principes et les opérations de la chimie moderne; et puisqu’ils n’arrivent pas à faire coincider leurs résultats aux descriptions des philosophes, ils finissent par prendre uniquement ce qui leur plait dans les écrits, et à élaborer leur propres conclusions sur la marche de l’Oeuvre, et, comme nous le voyons, souvent leurs conclusions n’ont aucun fondement réel, aucune cohérence, et aucun appui sérieux.
Certains aussi sont plus attirés par le côté fantastique et merveilleux de l’oeuvre, laissent de côté leur esprit critique et leur faculté d’analyse, et font leur propre interprétation de l’oeuvre selon leurs émotions et sentiments du moment.
Or, on ne saurait parvenir à la compréhension le Grand-Œuvre et les lois immuables de la Nature uniquement à partir de sensations et d’émotions éphémères.
Si le sentiment de la foi et de la certitude est appréciable, il doit nécessairement être accompagné d’un contrôle de la pensée, de la logique, et du laboratoire. Comme nous l’avons déjà expliqué, l’Alchimie est un art à la fois Gnostique et Mystique.
Enfin pour finir avec ce sujet, nous entendons souvent l’antimoine vulgaire désignée comme première matière.
Pour vous éviter du trouble et surtout pour préserver votre santé, nous vous disons tout de suite que ce n’est pas une matière convenable pour le Grand-Œuvre.
Nous avons fait de gros efforts au sein des volets alchimiques que nous proposons sur notre site, pour déblayer la science et vous éviter des erreurs couteuses et grossieres. Nous vous parlerons de ces volets et surtout de comment ils peuvent vous aider dans vos travaux lorsque nous aborderons ce chapitre.
Il y a un instant nous avons parlé de la matière première, telle que l’alchimiste peut la trouver dans sa mine, et nous avons mentionné la première matière, ou les premières matières qui découlent de cette matrice, sont les véritables matières du Grand-Œuvre.
Nous avons dit déjà dans le premier chapitre de cette conférence que le Gand-Œuvre est une autogénèse, une création d’un nouveau monde, suivant les lois immuables de l’univers et de la Nature.
Mais pour toute génération, les philosophes nous disent que nous avons besoin de deux matières de même espèce mais de nature contraire, soit un mâle et une femelle.
Dans l’oeuvre le soufre joue le rôle du mâle et le mercure celui de la femelle.
Nous n’allons pas trop nous étendre sur cette partie, car la littérature des philosophes est tout de même assez abondante sur le sujet. De plus, tout au long de nos volets alchimiques disponibles sur notre site, nous vous aidons à identifier les matières, identifier les opérations, ainsi que les proportions adéquates.
Nous dirons simplement que dans l’oeuvre il y a plusieurs mercures, qui varient en puissance et en effet, donc qui n’ont pas le même rôle selon les différentes phases du travail.
Nous avons également plusieurs Soufre qui interviennent. Les philosophes les nomment différemment selon leur intervention dans l’oeuvre, ce qui fait que beaucoup confondent les agents simples avec les agents philosophiques.
Il faut être attentif lors de nos lectures à ce sujet. Beaucoup de personnes également, dès qu’ils entendent le nom de Mercure ou de Soufre, pensent qu’il s’agit du Soufre et du Mercure vulgaire. Or il n’en n’est rien.
Il est coutume pour les Philosophes d’utiliser des noms vulgaires pour désigner les matières du Grand Œuvre, et selon l’état dans lesquels ils se trouvent et la phase de l’oeuvre qu’ils décrivent, ils peuvent leur donner une multitude de noms différents. Nous en avons déjà parlé précédemment à plusieurs reprises et cité également plusieurs auteurs à ce sujet. Nous aurons l’occasion d’en reparler également dans le chapitre sur l’héritage des philosophes.
Parmi les affirmations les plus grossières et les plus absurdes, certains vont nous dire que le soufre n’est pas une manifestation physique, que son extraction est philosophique, et ils entendent par là qu’il ne s’agit pas de matière tangible.
Ils nous disent également que quelque soit la matière sur laquelle nous travaillons, le soufre a toujours la même couleur, soit le rouge.
Bon, en ce qui concerne les différentes matières premières, nous en avons déjà longuement parlé. Si vous nous avez déjà compris, le reste coule de source.
Les auteurs parlent généralement de 3 couleurs principales dans l’oeuvre, soit le noir, le blanc et le rouge. Cyliani dans son livre Hermes Dévoilé en mentionne d’autres qui apparaissent au cours de l’oeuvre, et Fulcanelli dans ses deux livres nous enseigne également qu’il y a plusieurs couleurs intermédiaires.
Certains Philosophes parlent du soufre en le qualifiant de plume de paon, ou caméléon parce que, nous dit Fulcanelli, il prend successivement toutes les couleurs du spectre. Mais c’est le cas aussi du Mercure, qui prend des couleurs différentes au cours de l’oeuvre. Il nous faut comprendre comment la génération se fait, pour comprendre d’ou provient la couleur du Mercure, et réciproquement, d’ou vient la teinture de la pierre ?
Limojon de St-Didier nous dit avec raison, dans l’entretien d’Eudoxe et de Pyrophile, que ces absurdités “viennent en premier lieu de l’ignorance des Artistes, qui n’ont point autant de connoissance, qu’ils devroient en avoir, de la nature, ny de ce qu’elle est capable d’opérer, en chaque chose; et en second lieu, cela vient d’un manque de pénétration d’esprit, qui fait qu’ils se laissent aisément tromper aux expressions equivoques, dont les Philosophes se servent, pour cacher aux ignorands, et la matière et ses véritables preparations.
Ces deux grands défauts sont cause, que ces artistes prennent le change, et s’attachent à des sujets ausquels ils voyent quelques unes des qualités extérieures de la véritable matière Philosophique, sans faire réflexion aux caractères essentiels, qui la manifestent aux Sages.” Et sur ce sujet nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui.
Enfin, pour conclure, nous affirmons également que le soufre comme le mercure sont des matières qui sont tangible dans l’oeuvre, que l’artiste sait isoler, peut toucher, et peut faire passer de puissance en acte.
LES DISSOLVANTS
Nous allons maintenant toucher un mot sur nos dissolvants, ou mercures.
Comme nous l’avons dit, il y en a plusieurs qui interviennent dans l’oeuvre, et chacun d’entre eux a un rôle spécifique et recèle un degré de puissance différent.
Il vous appartient cependant de faire le travail nécessaire pour les identifier et comprendre leur rôle dans les opérations. En ce sens, nos document Alchimiques peuvent vous aider à voir beaucoup plus clairs dans vos études.
Nous avons suffisamment répété certains principes, pour que vous puissiez comprendre que l’origine de tous les dissolvants est notre matière première. Les Philosophes se plaisent à dire qu’il n’y a rien d’autre qui doit être ajoutée à l’oeuvre que ce qui provient de notre matière première, en particulier lorsqu’ils nous disent que Nature se réjouit en Nature, surmonte Nature et contient Nature; une citation qui est d’ailleurs bien trop souvent mal comprise. Ripley aussi nous informe en réalité qu’il n’y a qu’un seul corps immonde qui entre dans l’oeuvre, et c’est notre Lion Vert, et nous dirons que notre Lion Vert, bien qu’il ne possède pas le degré de maturité suffisante, provient tout de même de cette unique matière.
Ainsi ceux qui pensent que l’oeuvre peut se faire à partir de n’importe quelle matière nous disent également que chaque espèce possède son propre alkaest. Cette affirmation n’est pas fausse, mais par là ils se contredisent eux-même.
L’alkaest dont ils font mention ne peut pas être à la fois universel, et orienté ou défini à une espèce propre. L’alkaest ou le dissolvant dont nous nous servons provient de sa propre matière, comme nous l’avons dit. Il faut cependant un peu d’artifice pour l’extraire. Mais pour cela, contrairement à la plupart des artistes modernes, il ne faut ni acide fort, ni natron, ni sels corrosifs ou autres substances chimiques trop intenses, autrement nous brulons notre matière et la rendons impropre au travail. Ce qui veut dire que quand bien même l’artiste travaillerait sur la bonne matière, en utilisant un premier dissolvant non approprié, ou trop concentré, il ne parviendrait pas à extraire nos principes.
Pour résoudre cette énigme, la lecture des Philosophes devrait vous aider, ou si vous intégrez notre Grande Loge Hermétique, c’est un point sur lequel nous pourrions discuter lors de nos tables rondes, entre Alchimistes et fils de la science.
LES OPÉRATIONS
Voici un autre thème qui nous fait dresser les cheveux sur la tête tellement nous entendons d’affirmations sans fondements sur la conduite du Grand-Œuvre.
Certains nous disent donc qu’on faut juste disposer nos matières et tout se fait tout seul, d’autres nous disent qu’en fait nous faisons juste les imbibitions, d’autres encore nous livrent carrément des recettes de chimie moderne dans leur videos ou sur leur blog.
À ceux là, Jacques Tesson répondit par ces paroles pleines de vérité :
« Ceux qui veulent faire notre Œuvre par digestions, par distillations vulgaires et par sublimations semblables, et d’autres par triturations ; tous ceux-là sont hors du bon chemin, en grande erreur et peine, et privez de jamais y parvenir, pour ce que tous ces noms, et mots, et manières d’opérer, sont noms, mots et manières métaphoriques. »
Nous en avons déjà parlé un peu plus haut, du fait que les opérations dont parlent les Philosophes sont très éloignés des opérations du même nom qu’utilisent la chimie. La description qu’ils font des opérations sont applicables uniquement au sujet des sages, ce qui rend l’identification de la matière première difficile, car par diverses matières nous pouvons obtenir les couleurs de l’oeuvre.
Le noir s’obtient pratiquement avec toutes les matières, le blanc, et surtout le rouge, sont aussi faciles à obtenir, même avec des matières qui diffèrent de celle de l’oeuvre.
C’est ce qui sème la confusion dans l’esprit des Artistes et des chercheurs, mais il faut comprendre une chose, c’est que le Grand-Œuvre coincide dans toutes ses opérations, avec toutes les descriptions qu’en font les vrais Philosophes. Donc encore une fois, vous ne pouvez pas simplement prendre ce qui vous intéresse et rejeter le reste. Il faut, comme le dit le Philalèthe, que la lumière se fasse sur les écrits des auteurs, et mieux vaut prendre l’exemple du Sancelrien Tourangeau et d’abord entendre et concilier dans son esprit tous les auteurs, au moins sur les premières étapes, avant d’entreprendre quoique ce soit dans l’oeuvre. Cela nous parait plus sage.
Nous verrons aussi, lorsque nous parlerons de nos cours sur l’Alchimie, que ceux-ci sont fait pour vous faciliter la tâche et surtout, pour vous mettre en résonance avec l’égrégore alchimique, ce qui est un aspect primordial si l’on veut comprendre notre Philosophie et être prédisposé aux révélations.
Alors le Grand-Œuvre ne se fait pas tout seul, et les imbibitions ne sont pas les seules manipulations que l’artiste doit entreprendre. Les Philosophes parlent de 7 opérations, et de la répétition de plusieurs opérations. Toutes ces opérations cependant se résument à 2 principes qui sont SOLVE ET COAGULA. De plus, le fait que les Philosophes aient autant écrit sur les opérations de l’oeuvre devrait vous mettre tout de même la puce à l’oreille, que l’oeuvre necessite de nombreuses manipulations et que l’intervention de l’artiste est nécessaire. L’artiste doit jouer son rôle de créateur et en controler les aspects, s’il veut mettre à l’épreuve sa compréhension et valider sa connaissance. Ce sont pourtant des principes simples à comprendre.
Certains souffleurs vont jusqu’à prétendre que moins l’Homme intervient, plus la nature opère, et que c’est ça le véritable œuvre. Ceux-ci ne comprenent absolument pas ce que les auteurs entendent par l’oeuvre de la Nature, et envisagent en réalité une voie qui est contraire au cheminement initiatique que propose l’Alchimie; mais nous aurons l’occasion d’en reparler justement dans le chapitre suivant.
Pour finir, terminons avec cette citation de Limojon St-Didier, qui résume parfaitement tout ce que nous venons de dire :
“La matiere n’a besoin que d’estre dissoute, et ensuite coagulée; la mixtion, la conjonction, la fixation, la coagulation, et autres semblables operations, se font presque d’elles mesmes : mais la solution est le grand secret de l’art. C’est ce point essentiel que les Philosophes ne révèlent pas. Pour arriver à cette fin, plusieurs opérations sont requises, qui ne tendent toutes qu’à un même but, ne sont dans le fond considérées par les Philosophes, que comme une seule et même opération, diversement continuée.”
LA PIERRE PHILOSOPHALE
Nous voici rendu à parler de la fameuse Pierre Philosophale, ou, comme dit Fulcanelli : pierre qui porte la marque du soleil, ce qui, cabalistiquement, est riche de sens pour le philosophe.
Notre propos ici reste toujours de proposer aux auditeur une alternative plus philosophique et plus proche de la science hermétique, afin d’essayer d’aiguiller au mieux le chercheur sincère.
Comme nous l’avons déjà dit au départ, la pierre philosophale est le couronnement du savoir de l’artiste. Sa réalisation est la preuve tangible de la compréhension des mécanismes occultes de la Nature et des grands principes de l’Univers. Elle est le témoin de l’avancement spirituel de l’initié, car son état vibratoire hautement christique reflète celui de l’Adepte; non pas d’une manière métaphorique, mais parce qu’il se produit une théurgie réelle et tangible entre l’élu et la matière divine du Grand-Œuvre. On aura l’occasion d’en reparler dans le chapitre approprié.
Disons que la pierre permet, entre autre, d’un point de vue de l’avancement de la conscience, de mesurer notre propre progression spirituelle.
Son action en tant que Médecine et en tant que poudre de transmutation est un effet non négligeable d’un point de vue philosophique et scientifique, car il permet de valider l’oeuvre, et de confirmer que nous avons bel et bien la pierre avec toutes ses qualités.
La foi, le doute, les perceptions intérieures et les productions de la pensée doivent absolument être validés par le laboratoire.
Fulcanelli nous dit à ce sujet dans le mystère des cathédrales :
“La science que nous étudions est aussi positive, aussi réelle, aussi exacte que l’optique, la géométrie, ou la mécanique; ses résultats aussi tangibles que ceux de la chimie. Si l’enthousiasme, la foi intime y sont des stimulants, des auxiliaires précieux; s’ils entrent pour une part dans la conduite et l’orientation de nos recherches, nous devons cependant en éviter les écarts, les subordonner à la logique, au raisonnement, les soumettre au critérium de l’expérience.”
Nous avons vu passer quelques tentatives de production de la pierre philosophale, notamment un petit caillou rouge qu’un certain artiste aurait produit selon ce qu’il aurait compris du splendor solis, en fermant simplement de façon hermétique un flacon de verre.
De cette façon, et sans aucune intervention de sa part, il en ressort un caillou rouge, et nous explique qu’il a fait apparaitre de la matière là ou il n’y en a pas, et que c’est scientifiquement inexplicable.
En réalité, il devrait savoir que pour le Philosophe il n’y a rien de vide, et que, pour reprendre une expression bouddhiste, le vide est en réalité plein de vacuité.
Nous avons cité précédement un Philosophe qui nous expliquait que là ou se trouve la lumière, se trouve nécessairement son véhicule. Ce que cet artiste nous expose et nous explique n’est en fait qu’une simple condensation de l’air, d’abord en eau, puis en pierre, dont la couleur est simplement celle des impuretés contenues soit dans le flacon à l’origine, ou dans l’air.
L’air, même si nous ne le voyons pas, transporte en son sein pas uniquement de l’oxygene ou du CO2, mais aussi de nombreux polluants et autres gaz.
Le principe qui est proposé ici est en fait le même que ceux qui construise des eco-systèmes sous verre. Il n’y a rien, que ce soit dans la technique, le résultat, ou la logique derrière cette expérience, qui ne fasse du sens au point de vue de la science hermétique, pour toutes les raisons que nous avons précités.
De plus, de là à interpréter le splendor solis de cette façon est selon nous un grave manquement à l’esprit critique que requiert cette science et témoigne simplement d’un manque de connaissances solides.
Comme nous l’avons déjà expliqué, et comme nous le verrons aussi plus loin, pour éviter le plus possible les mauvaises interprétations et les voies erronées, il faut que les auteurs coincident sur les mêmes points. Dans le domaine de la science, cela s’appelle la reconnaissance par les pairs, et c’est une condition nécessaire pour qualifier un art ou un domaine de science. Quand bien même ce jeune homme affirme pouvoir fermenter ce résultat, nous pouvons certifier que cette tentative ne donnera absolument rien en définitif. Tout ce qui brille n’est pas de l’or !
Passons maintenant à l’Oeuvre de la Nature.
On nous dit avec raison que l’Alchimie est l’Oeuvre de la Nature, mais force est de constater que dans le mot Nature, la plupart ne voient que la Nature physique et manifestée. Or, l’Alchimie est avant tout une science spirituelle, la grande inconnue du problème est l’esprit divin, et tout l’oeuvre consiste dans l’évolution de ce seul esprit, car c’est lui qui agit sur la matière et non l’inverse.
Nous observons au sein de l’oeuvre l’action de l’esprit dans et sur la matière. Les Philosophes nous disent à foison que les corps n’ont point d’action entre eux, que ce sont les esprits qui agissent.
Le Grand-Œuvre est donc un travail essentiellement focalisé sur l’esprit, ou mercure, à tel point que comme nous dit Fulcanelli, la science en entier lui doit son nom.
Si le Grand-Œuvre est l’oeuvre de la Nature, il s’agit donc essentiellement de l’oeuvre de l’esprit universel qui œuvre au travers de la Nature, dans ses opérations et dans les processus de transmutation, entre la vie et la mort.
Nous l’avons déjà mentionné précédemment, il ne s’agit donc pas seulement de la nature visible, mais aussi de comprendre les phénomenes occultes et invisibles qui sont le véritable moteur des mouvements de la Nature.
Réaliser le Grand-Œuvre, c’est comprendre et connaitre la Nature et ses lois, et reproduire, à échelle réduite, un nouveau monde, une nouvelle création, partant de la même matière dont Dieu se servit pour créer notre Monde, et suivant les mêmes lois et principes, voilà tout.
Voyons ce que certains philosophes nous disent à ce sujet :
Alexander Roob :
« Qui veut œuvrer, doit, selon Michel Maïer, réunir quatre choses: la nature, la raison,l’expérience et l’étude des nombreux textes doctes. Ce sont, pour lui, les quatre roues du char philosophique. Que l’empreinte des pas de la nature montre le chemin à qui veut le suivre, et que sa canne soit sa raison et ses lunettes son expérience, et que l’étude des textes lui soit cette lanterne «qui ouvre l’entendement et éclaire le lecteur avide de science» »
Fulcanelli, dans les demeures philosophales :
“C’est pour détourner l’apprenti du chemin de l’erreur que les auteurs anciens lui enseignent de toujours suivre la nature. Parce que la nature n’agit que dans l’espèce qui lui est propre, ne se développe ni ne se perfectionne qu’en elle-même et par elle-même, sans qu’aucune chose hétérogène vienne entraver sa marche ou contrarier l’effet de son pouvoir générateur.”
Zosime de Panopolis :
“Chaque chose se fait selon une méthode. Sans méthode la combinaison et la décomposition de toutes choses et la connexion de l’ensemble ne se produisent pas. La méthode est conforme à la nature, donnant et enlevant le souffle, et conservant ses ordonnances en les accroissant et en y mettant fin. Et en s’accordant par la séparation et l’union, toutes les choses, pour dire bref, si la méthode est bien respectée, transmutent la nature. Car la nature retournée se retourne elle-même. Tel est le caractère de l’excellence de tout l’univers et sa connexion.”
Certaines personnes nous disent également que nous même ne pouvons pas réaliser la pierre philosophale, mais que notre rôle est d’assister la nature dans sa manifestation.
Nous allons commenter cette allégation afin de l’expliquer au regard de tout ce que nous venons de dire.
Tel que les philosophes le disent, la pierre est le but du Grand-Œuvre. Il faut bien comprendre une chose, c’est que quand les auteurs parlent de la Pierre, ils n’envisagent pas seulement le côté matériel de celle-ci, mais surtout ce qu’elle représente au niveau vibratoire et dans ses réalisations.
À aucun moment les Philosophes ne séparent les opérations du Grand-Œuvre avec leur penchant spirituel. Nous en avons déjà beaucoup discuté tout au long de cette vidéo.
L’œuvre Alchimique ne se fait pas tout seul, contrairement à ce que les ignorant affirment.
L’Homme doit retrouver, tout au long de ce merveilleux cheminement, son état d’être divin, son rôle de créateur et de Thaumaturge, que cet art sacré qu’est l’Hermétisme lui donne le privilège d’exercer.
Cet art, dit-on, donne la connaissance parfaite, parce que ce n’est qu’avec une compréhension exacte des opérations de la Nature, des lois universelles auxquelles elle est soumise, que la pierre Philosophale est réalisable. L’artiste n’y joue pas un rôle secondaire par rapport à la Nature, il comprend sa place au sein de l’œuvre, et n’est pas passif simplement à regarder la nature opérer.
Au contraire, il utilise les opérations de Nature, et les reproduit au sein de son laboratoire pour le succès du Grand-Œuvre. C’est pour cela que le Grand-Œuvre ne saurait se faire sur un coup du hasard ! L’œuvre obéit à des lois immuables, divines, qui donnent le mouvement à tout l’Univers et en dirige l’évolution. C’est pourquoi il n’y a qu’une seule façon de faire la pierre, puisque la vérité est une et unique, et opère d’une façon immuable. Ainsi cette science était considérée par les Anciens comme un don de Dieu, car il n’y a que par sa lumière que l’entendement se fait en l’esprit de l’homme, et qu’il peut percevoir, au milieu des multiples possibilités illusoires, la seule possibilité qui fait coïncider ensemble tous les philosophes et qui mène l’œuvre à son terme, tel que Nature le requiert.
Notez bien que la pierre n’est pas une production de la Nature.
En tous lieux que vous chercherez, vous y trouverez quantité de minéraux et métaux, mais nullement la pierre philosophale. Cela devrait vous faire comprendre que le Grand-Œuvre n’est pas une production de la Nature, mais est une voie qui ne peut être entreprise que par l’Homme.
Si la nature poursuivait elle-même la cuisson du mercure et l’amènerai à perfection, il en sortirait de l’or. Car, dans les opérations de nature, comme le disent les Philosophes, Nature vise toujours la perfection, et la perfection métallique qu’elle produit réside en l’or métallique.
Mais l’œuvre des Philosophes intervient sur une matière qui n’existe pas telle quelle dans la Nature, mais que l’art extrait de sa gangue et manifeste à la vue.
Et par l’intermédiaire de l’Homme, cette matière sacrée va être amenée à une perfection que la Nature seule ne saurait lui donner, autrement notre pierre existerait telle quelle déjà produite par la Nature.
Une fois de plus, citons Limojon de St-Didier, qui explique très précisément ce que nous voulons dire ici :
« Le seul Philosophe est capable de porter la nature depuis une imperfection indéterminée, jusques à la plusque-perfection. Il est donc nécessaire que notre Magistere produise quelque chose de plus-que-parfait, et pour y parvenir le Sage doit commencer par une chose imparfaite, laquelle estant dans le chemin de la perfection, se trouve dans la disposition naturelle à estre portée, jusques à la plusque-perfection, par le secours d’un art tout divin, qui peut aller au-delà du terme limité de la nature; et si notre art ne pouvoit rendre un sujet plusque-parfait, on ne pourroit non plus rendre parfait, ce qui est imparfait, et toute nostre Philosophie seroit une pure vanité. »
Cessons donc de dire n’importe quoi, évaluons précisément ce que nous cherchons dans l’œuvre, comprenons son but hautement divin, et utilisons un esprit éclairé pour comprendre la sagesse que nous ont transmis les anciens maîtres.
Lorsqu’on nous dit que seul très peu d’alchimistes ont réussi la transmutation, c’est tout simplement parce qu’il n’y a que très peu de véritables alchimistes. Les autres qui espèrent faire de l’Alchimie un art spéculatif, font tout autre chose : de la psychologie, de la magie, du symbolisme, mais tant qu’on n’a pas œuvrer sur la vrai matière, et par la suite éveillé l’esprit divin qui est enclos dans cette matrice unique, vous ne travaillez pas en Alchimie, vous gravitez autour, fasciné par le merveilleux, et satisfait dans vos propres interprétations et illusions, aussi décalés soient-ils.
Mais soit, comme nous l’avons dit depuis le début, chacun est libre de choisir sa voie et de se plaire dans celle-ci. Nous espérons simplement que ceux qui abordent cette science avec sérieux et dédication, trouveront dans cette conférence un guide sérieux pour éclairer leurs premiers pas. Nous vous invitons d’ailleurs à le réécouter régulièrement, au fur et à mesure qu’avance vos recherches.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, nos cours sur l’Alchimie sont là pour ça. Ils sont faits précisément pour les chercheurs sincères et sérieux, et nous vous expliquerons dans le chapitre approprié ce qu’ils peuvent vous apporter comme bénéfices dans votre cheminement.
Enfin, voyons maintenant deux dernières affirmations courantes à notre époque, que nous allons relever.
Nous en avons déjà dit beaucoup jusqu’à présent sur les principes de base et la philosophie qui doit conduire la recherche de l’artiste. Il sera ainsi plus aisé de nous suivre maintenant.
Lorsqu’on nous dit que le but de l’alchimie est de trouver la pierre philosophale, pour ensuite trouver la lumière, les souffleurs modernes entendent que la pierre est une simple étape dans la réalisation de soi, que le grand mystère réside en fait au-delà de la réalisation de la pierre.
Il est évident que pour ceux qui n’ont jamais eu la matière des philosophes en main, ils ne peuvent pas entrevoir l’aspect hautement divin de l’œuvre, car cette substance divine sur laquelle les philosophes travaillent EST le Grand Mystère que recherche l’Alchimiste.
Bien entendu, quand on prend pour philosophie qu’il existe une multitude de voies et de matières différentes, que l’œuvre se fait tout seul et qu’on n’a pratiquement rien à faire, on ne peut pas aboutir à la pierre des philosophes, et on est obligé de justifier autant d’ignorance par des affirmations toutes aussi fallacieuses. Mais ce n’est pas parce qu’on n’a pas réussi soi-même l’œuvre qu’il faut rejeter ce sur quoi se mettent d’accord les philosophes qui eux, ont réussis.
Voici ce que Philalèthe dit à propos de ces gens-là :
« Quelques ignorants, qui jouent aux chimistes, s’imaginent que l’oeuvre entier, du début a la fin, n’est que pure récréation, ou l’on ne trouve que du plaisir, et decretent que la difficulté réside au dela de ce travail; qu’ils profitent donc tranquillement de cette opinion; dans l’ouvrage qu’ils estiment si facile, ils ne rencontreront que du vent, grâce a leurs operations oisives. »
DE LA MÉDECINE UNIVERSELLE ET DE L’ÉLIXIR DE LONGUE VIE
Au sujet de la médecine des philosophes, on entend aussi beaucoup de choses.
Poursuivons dans le but que nous nous sommes proposés au début de cette vidéo, et commençons par les allégations les plus grossières en ce qui concerne la quintessence.
Beaucoup essaient de produire une médecine universelle à partir des métaux vulgaires.
Certains, se revendiquant de la méthode de Basile Valentin sur l’antimoine, dont nous avons déjà parlé plus haut, nous explique que les effets nocifs qui sont normalement associés à l’antimoine sont normaux dans la médecine alchimique, car, nous disent-ils, le soufre de l’antimoine purge le corps.
D’autres, dans le même esprit, et travaillant toujours sur les métaux vulgaires, nous expliquent qu’il est normal d’avoir des sueurs, de perdre des cheveux, des dents, et que la médecine par la suite régénère ces éléments en nous.
Comme nous le répétons depuis le début, notre matière ne contient aucun élément strictement métallique.
Elle est d’origine métallique et minérale, mais, comme nous dit Fulcanelli, les premières préparations, et celles subséquentes, ont pour but a la purifier et éloignent cette matière du règne métallique.
On ne saurait faire une médecine avec de tels poisons métalliques, encore moins quelque chose d’universel avec un esprit orienté et différencié. Il nous faut commencer l’œuvre avec la première manifestation de l’esprit universel dans la matière, dans son état encore premier et indifférencié. Ce point est d’une importance capitale, il s’agit de notre première matière, de l’inconnue du Grand Ouvrage, qu’on ne saurait retrouver ailleurs dans le monde.
Il circule une vidéo d’un homme qui dit œuvrer sur la voie sèche, et nous propose la réalisation de la médecine universelle à partir de grandes sophistications, de métaux vulgaires et d’un feu vulgaire intense, bref, tout ce que nous réfutons, avec les Anciens, dans la conduite de l’œuvre des Philosophes.
Le reportage suit les opérations de cet homme tout au long, jusqu’à la réalisation de la médecine.
Lorsque celle-ci fut terminée, et soumis aux experts pour analyse, ce ne fut pas une surprise que de constater ce que la contre-expertise scientifique a révélé au grand jour : que ce produit, administré régulièrement, provoquerait des troubles sévères chez l’Homme. Et ils ont retrouvé quantité de métaux vulgaires et dangereux à l’intérieur de cette solution.
Encore une fois, aucun métal vulgaire n’entre dans la composition de l’élixir ou de la quintessence.
La matière des philosophes doit être débarrassée de sa gangue métallique, et devient, au dire des philosophes, le représentant et l’âme du métal, la semence des métaux, et non le métal lui-même.
Cette même personne fit également, dans cette même vidéo, la démonstration d’une transmutation métallique.
Encore une fois, la contre-expertise scientifique a démontré la présence d’or au début du processus, révélant ainsi la supercherie de cet individu et sa malhonnêteté.
Quand nous pensons que cet homme, comme beaucoup d’autres, se permet de donner des formations à grand prix pour enseigner ce genre de supercherie sous couvert du nom d’Alchimie, il n’est pas étonnant que cette noble science soit portée au ridicule et relégué aux mythes et légendes.
La vraie médecine universelle, agit sur l’homme d’une façon naturelle, fortifiant tous ses corps, subtils et physique, pénétrant chaque cellule, visible et invisible.
En fait, étant de même nature que l’âme, elle nourrit l’âme comme le lait nourrit le nourrisson, la fortifie, illumine l’astral de l’homme, la purifie, le sublime, le prédisposant au bien et à la lumière divine, imprègne chaque cellule du corps de son de cette substance spirituelle, et le fortifie.
Elle rétablit l’harmonie du système nerveux et de la physiologie du corps, et procure suffisamment d’énergie pour ralentir de façon considérable le vieillissement du corps, et sa détérioration. Cet aspect offre un avantage conséquent sur les maladies dégénératives comme l’Alzheimer par exemple.
Au niveau spirituel, en plus de nettoyer l’astralité de l’Homme, il lui procure également une réserve d’énergie qu’il pourra utiliser pour amplifier vibratoirement ses prière, ses méditation ou bien ses rituels Magiques ou Théurgiques.
En ce qui concerne les maladies, c’est en fortifiant l’Homme, en l’imprégnant d’une substance hautement vibratoire et hautement énergétique, que l’Homme devient résistant à la plupart des maladies régulières, et se débarrasse promptement des autres maladies, s’il y a lieu, et de plus il agit sur le Karma de celui-ci en l’allégeant.
La quintessence de la Nature, ou encore médecine universelle, peut donc se consommer quotidiennement, sans aucun danger, sans aucune contre-indication. Elle peut donc être prise en même temps que d’autres médicaments, et au contraire, en soutiendra les effets bénéfiques, et atténuera les effets négatifs.
C’est une subtance qui agit comme le fait la Nature, en provoquant des changements profonds et bénéfiques à l’intérieur de l’Homme, sans douleurs, sans précipitations, par un effet d’accumulation et de réitération au sein même de l’individu. Pas besoin d’être malade pour en prendre, car son domaine d’action s’étend bien au-delà de la guerison des maladies.
Elle a la propriété d’amener les règnes à leur perfection, y compris l’être humain, élève sa conscience et son état vibratoire. Au point de vue vibratoire, 10 à 20 gouttes d’élixir a le même effet qu’un rituel de Haute Théurgie, ce qui en fait un atout hautement privilégié pour l’initié en quête de sa spiritualisation et réintégration.
Quelques gouttes de Quintessence tous les jours constitue très probablement la meilleure défense physique, émotionnelle et le meilleur atout spirituel que l’homme peut acquérir en ce monde.
Quant à son nom d’élixir de longue vie, cela n’est pas pour dire qu’en en prenant on vivrait indéfiniment, défiant la mort et les lois naturelles, mais le nom d’élixir de longue vie désigne en réalité tout autre chose : l’éveil spirituel provoqué par l’élixir devient, à un moment, suffisamment fort et important, pour que l’élu conserve sa conscience intacte d’une vie à l’autre.
Ainsi, dans sa prochaine incarnation, l’Alchimiste se souvient de ses vies passées, sait d’où il vient, le chemin parcouru, et surtout, le chemin à parcourir.
C’est ainsi qu’il retombe rapidement dans l’art hermétique, attiré par lui comme par un aimant, comme pour reprendre son cheminement exactement là où il l’avait arrêté.
C’est pour cela que, parmi les Alchimistes, certains ont réussis l’œuvre très jeune, comme Philalèthe qui déclare avoir réussi dans la trentaine, d’autres ont trouvés la pierre dans la fin de l’âge, mais il y en a beaucoup qui réussirent avant 60 ans, et dans la quarantaine.
L’âge n’est qu’un chiffre pour les Sages, pourtant dans notre monde ou tout est basé sur les apparences, nous avons encore une image bien définit de ce que doit être le sage, et qui souvent, nous apparait comme très âgé.
Il est pourtant des Hommes d’exceptions qui, dès leur plus jeune âge, font la démonstration de leurs capacités, de leur connaissance et de leur sagesse.
Ces facultés et connaissances sont le résultat d’une maturation acquise au cours de leurs vies précédentes, au prix de lourds efforts.
L’élixir de longue vie développe une vision éclairée du monde qui se situe au-delà des cycles de la vie et de la mort. Conscient de son histoire avec un grand H, ayant éveillé les potentialités occultes de son âme, l’élu accède à un monde qui se situe au-delà des voiles du temps, sa conscience est en perpétuelle communion avec les plans supérieurs.
Il est vrai de dire que la médecine universelle est à l’intérieur de nous, que c’est l’éveil. C’est très philosophique et spéculatif comme affirmation. Mais d’un point de vue de l’art hermétique, d’un point de vue plus concret, nous produisons au moyen de l’art une véritable quintessence.
L’éveil et la transmutation intérieure se fait au travers même du travail en laboratoire.
L’Alchimie est une voie complète, qui ne fait aucune différence entre les transformations sur la matière en laboratoire et les transformations qui se produisent au sein de l’opérateur, car les deux matières entrent en résonance, par quoi elles sont toutes deux de même essence divine.
C’est parce que le Grand-Œuvre fait intervenir cette substance divine dont nous parlons depuis le début que l’éveil spirituel se fait. Nous en reparlerons plus loin dans le chapitre sur la Théurgie du Feu.
Enfin, pour revenir ce que nous avons déjà mentionné plus haut, l’artiste devient, au fil de sa maitrise, le grand architecte de l’œuvre divin. Il en maitrise tous les aspects, connait les proportions et les temps requis par la Nature pour arriver à ses fins. La production de quintessence par l’artiste est une chose qui est donc limitée dans le temps.
Lorsqu’on nous dit qu’un magistère d’aubépine est devenue une quintessence après 7 ans parce qu’avant ça l’artiste n’était pas « prêt », voilà qui laisserait n’importe quel philosophe dubitatif.
Qu’est-ce qui rend l’artiste prêt ? qu’est-ce qui définit le passage d’un soi-disant magistère à une quintessence ? Il nous faut questionner, car nous devons faire la lumière sur les opérations et le processus du Grand-Œuvre !
Mais bref, en dehors de l’esprit critique et de la curiosité saine qu’il faut préserver pour notre étude, il est évident que cette quintessence d’aubépine n’a aucun rapport avec l’art Alchimique. Lisez à nouveau les philosophes, réécoutez fréquemment cette vidéo, et vous verrez par vous-même les erreurs crasses qui polluent notre science.
Pour finir, citons quelques philosophes à ce sujet :
Fulcanelli, dans les demeures philosophales :
« Ce qu’ils cherchent à réaliser en premier lieu, c’est la Médecine Universelle, ou pierre philosophale proprement dite. Obtenue sous forme saline, multipliée ou non, elle n’est utilisable que pour la guérison des maladies humaines, la conservation de la santé et l’accroissement des végétaux. Soluble dans toute liqueur spiritueuse, sa solution prend le nom d’Or Potable (bien qu’elle ne contienne pas le moindre gramme d’or), parce qu’elle affecte une magnifique couleur jaune. Sa valeur curative et la diversité de son emploi en thérapeutique en font un auxiliaire précieux dans le traitement des affections graves et incurables. Elle n’a aucune action sur les métaux, sauf sur l’or et l’argent, avec lesquels elle se fixe et qu’elle dote de ses propriétés, mais conséquemment, ne sert de rien pour la transmutation. »
Jean le Pelletier, dans Le dissolvant universel de Van Helmont :
« Pour les Remèdes qu’on peut tirer de ce Mercure, & qu’on en peut préparer, il est certain qu’ils surpassent l’excellence de toutes les Médecines du Monde: de sorte qu’on peut dire qu’il est le véritable Arbre de vie, qui remplit les désirs de ceux qui le possèdent en ce qui regarde la santé & la prolongation de la vie: car outre sa vertu de guérir les Maladies d’une manière miraculeuse, par les remèdes qu’on en tire & qu’on en prépare; c’est que ces mêmes Remèdes pénètrent les parties de notre corps jusqu’aux principes de leur constitution, ce qu’aucune autre Médecine minérale ne peut faire. »
Le Sancelrien Tourangeau :
« Une autre raison décisive nous prévient, que quoique les Philosophes peuvent conserver leur vigueur, comme dans leur tendre jeunesse, et retarder en même temps la vieillesse, néanmoins, parce que le temps de leur vie est prescrit par le Tout-puissant, ils ne sont point en état, quand l’heure est venue, de prolonger leurs jours et de s’immortaliser. »
L’HÉRITAGE DES ANCIENS PHILOSOPHES
La littérature Alchimique est connue pour être l’une des plus abondantes au monde.
Les premiers écrits datent de plus de deux siècles AVJC.
Cette abondance est le témoignage de la quête atemporelle de l’être humain pour retrouver ses origines oubliées. (perdue)
La quête de soi et du divin sera toujours un sujet d’actualité, pour tous les temps. Nous voyons, au travers du Grand-Œuvre, que l’âme ne s’incarne que pour mieux s’élever. Ce faisant, elle vise toujours son perfectionnement, et devient ainsi de plus en plus divine, jusqu’à sa parfaite préparation et réalisation.
Le fait que plusieurs auteurs, à la même époque, dans des lieux épars, et sans se connaitre, aient pu écrire sur le même sujet; le fait que, malgré les siècles qui les séparent et les langues différentes, les auteurs aient toujours écrits sur le même sujet et se soient complétés les uns les autres, est un argument plus que favorable à l’universalité et au sérieux de cette science, à tel point qu’au cours de l’histoire elle fascina le monde scientifique.
Alors à ce niveau les plus malhonnêtes de notre époque diront que dans tout ça il nous reste que très peu de méthodologie, et que le meilleur moyen d’étudier l’Alchimie est de faire le deuil de la compréhension mentale. Quelle médiocrité dans le raisonnement et dans la démarche philosophique !
Prenez n’importe quel ouvrage classique d’Alchimie : Geber, Zosime de Panopolis, Philalethe, georges bacon, cyliani, basile valentin, nicolas flammel, sabine stuart de chevalier, georges ripley, limojon de st-didier, Fulcanelli, et d’autres encore ; ils ont tous parlé de méthodologie !
Tous enseignent une partie de l’oeuvre, ainsi que les opérations pour l’accomplir. Ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas les philosophes qu’il faut détourner la science pour autant.
Le Grand Œuvre répond strictement aux lois naturelles et universelles.
Ce n’est pas à ces lois immuables de se courber à votre perception pour vous satisfaire, c’est à vous d’élever votre conscience vers elles, et de contrôler votre compréhension par elles, en mettant en pratique ces lois au laboratoire.
Le corpus et la littérature hermétique au complet est une méthode; une méthode d’éducation de l’esprit, de la conscience et de l’imaginaire; une méthode qui développe une architecture mentale bien différente du quotidien, beaucoup plus proche de la pensée originelle et divine.
Les auteurs nous ont donc laissé une véritable sagesse au travers de leurs écrits, et une double méthodologie : la première est celle qui s’adresse à l’esprit et à l’intelligence, la deuxième concerne la pratique.
Un esprit éclairé donne la foi au chercheur sincère et le pressentiment de la voie à suivre, tandis que l’intelligence lui donne la compréhension et la connaissance des opérations de la Nature et du Grand-Oeuvre.
Nous l’avons dit depuis le début : l’Alchimie est une science à la fois mystique et gnostique.
Ce sont les deux piliers sur lesquels se développe l’initié, et toute démarche initiatique digne de ce nom est également fondée sur ces deux principes.
Donc les auteurs nous ont bel et bien laissé un héritage éminemment pratique et pragmatique.
En possession de ce trésor qui est un don du ciel, ils ont compris la nécessité de voiler cet art sacré aux ignorants, et nous ont offert la seule façon d’étudier cet art et d’en pénétrer le mystère, en s’adressant directement à l’âme par les allégories, métaphores, comparaisons, mythes et hiéroglyphes.
Ainsi celui qui sait pénétrer les symboles accède finalement à la compréhension intellectuelle et logique des principes de l’oeuvre.
Attention ici nous parlons de logique et non de raison. Un raisonnement n’est pas toujours logique, et bien souvent, comme nous le constatons dans la plupart des interventions dans les forums et groupes d’alchimie, le raisonnement est souvent basé sur les émotions et ressentis, plutôt que justifié par un fondement logique, guidé par les anciens auteurs et passé au crible de l’expérience.
Comme nous dit Fulcanelli, la manière traditionnelle d’écrire chez les auteurs est d’expliquer les anciens philosophes et de se faire contrôler par eux. Ainsi il est coutume, lorsqu’on écrit sur un sujet, de faire référence aux anciens philosophes, ce qui, en réalité coule de sens, car tous parlent de la même science; et cette façon de faire des philosophes permet d’enrichir le corpus de l’hermétisme.
Toute la masse et la substance de cette science est transmise, nous dise les auteurs, de façon cabalistique.
La Cabale, cheval de somme qui porte la science, parle la langue sacrée et universelle.
Fulcanelli est sans aucun doute le plus détaillé à ce sujet. Voici ce qu’il en dit :
“ la cabale, en effet, nous a toujours été d’une grande utilité. Elle nous a permis, sans truquer la vérité, sans dénaturer l’expression, sans falsifier la Science, ni nous parjurer, de dire plusieurs choses qu’on chercherait vainement dans les livres de nos prédécesseurs. Parfois, en présence de l’impossibilité ou nous nous trouvions d’aller plus loin sans violer notre serment, nous avons préféré le silence aux allusions décevantes, le mutisme à l’abus de confiance.
La cabale hermétique s’applique aux livres, textes et documents des sciences ésotériques de l’antiquité, du moyen age et des temps modernes.
Contrairement à la kabbale hébraique, la cabale hermétique est une véritable langue. Et, comme la grande majorité des traités didactiques de sciences anciennes sont rédigés en cabale, ou qu’ils utilisent cette langue dans leurs passages essentiels; que le grand Art lui-même, selon le propre aveu d’Artephius, est entièrement cabalistique, le lecteur n’en peut rien saisir s’il ne possède au moins les premiers éléments de l’idiome secret.
La cabale hermétique est une précieuse clef, permettant à qui la possède d’ouvrir les portes des sanctuaires, de ces livres fermés que sont les ouvrages de science traditionnelle, d’en extraire l’esprit, d’en saisir la signification secrète. (…) Elle porte, d’ailleurs, le nom et l’esprit de la chevalerie ou cabalerie médiévale, lourd bagage de vérités ésotériques transmis par elle à travers les âges. C’était la langue secrète des cabaliers, cavaliers ou chevaliers. Initiés et intellectuels de l’antiquité en avaient tous la connaissance.
C’est parce que la cabale fournit la cause, donne le principe, révèle la source des sciences, que son hiéroglyphe animal a reçu le nom spécial et caractéristique qu’il porte. Connaitre la cabale, c’est parler la langue de Pégase, la langue du cheval.”
Donc nous avons déjà établi qu’il y a effectivement une méthode bien réelle que nous ont laissé les anciens, que cette méthode a beaucoup de rapports avec la Cabale, et qu’il faut être un minimum inspiré pour comprendre la philosophie sacrée. Car comme les auteurs aiment le répéter, l’Alchimie est un don de Dieu, et l’élu doit s’en montrer digne.
Pour citer Fulcanelli, il nous dit expressement dans les demeures philosophales que “La Nature n’ouvre pas à tous, indistinctement, la porte du sanctuaire”.
N’avez-vous pas déjà entendu l’expresson biblique “ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent du pied.” ?
Les philosophes transmettent ainsi leur sagesse sous le voile du symbolisme et du langage des oiseaux, ou cabale.
Chaque auteur aborde l’oeuvre d’un aspect différent.
Bien qu’ils emploient des symboles et des noms différents, ils font toujours référence aux mêmes corps, aux mêmes principes, et aux mêmes opérations. C’est toute cette variété qui rend l’étude des anciens écrits un véritable travail d’hercule, et à ce sujet nous devons citer le merveilleux travail qu’à fait fulcanelli, en dépouillant la science par une approche différente, jamais faite auparavant, tout en conservant la rigueur et la tradition qu’exige la transmission initiatique.
Nous aussi au niveau de notre Grande Loge Alchimique de l’O.M.O. nous avons suivi le modèle initié par Fulcanelli, et nous avons à notre tour réalisé une œuvre magistrale adaptée à notre époque. De ce fait nous faisons notre part et apportons également notre contribution à l’égrégore et au corpus des anciens. Nous allons expliciter notre travail au chapitre approprié.
Quant à l’étude des auteurs, la seule façon de faire sortir de ce labyrinthe et de lever le voile d’Isis, c’est de trouver le point commun ou se rejoignent tous les bons philosophes.
Comme le dit le Sancelrien Tourangeau, il faut concilier en esprit tous les auteurs ; et Limojon de St-Didier confirme avec raison que “Comme c’est une vérité constante (en parlant de la science hermétique), qui entend parfaitement un véritable Philosophe, les entend asseurement tous.”
Donc ceux qui disent et affirment que ce n’est pas ce qu’il y a dans les livres qui est important car on ne comprend rien et c’est fait pour, ils exposent en réalité leur propre ignorance en la matière.
Encore une fois, ce n’est pas parce qu’on n’a pas soi-même réussi ou entendu correctement les Philosophes, qu’il faut créer une science alternative à partir de ses propres conclusions, qui plus est si le travail en laboratoire n’a rien donné.
Voyons un peu ce que les philosophes nous disent sur la manière d’entendre les anciens.
Poursuivons toujours avec Limojon de St-Didier :
“Les Philosophes n’ont point de moyen plus asseuré, pour cacher leur science à ceux qui en sont indignes, et la manifester aux Sages, que de ne l’expliquer que par des allegories dans les points essentiels de leur art; c’est ce qui fait dire à Artéphius, que cet art est entièrement cabalistique, pour l’intelligence duquel, on a besoin d’une espece de revelation; la plus grande pénétration d’esprit, sans le secours d’un fidele ami, qui possède ces grandes lumières, n’estant pas suffisante, pour démêler le vray d’avec le faux; aussi est-il comme impossible, qu’avec le seul secours des livres, et du travail, on puisse parvenir à la connoissance de la matière, et encore moins à l’intelligence d’une pratique si singulière, toute simple, toute naturelle, et toute facile qu’elle puisse estre.
Je vous asseure que je me suis terriblement rompu la teste, pour tacher de trouver le point essentiel dans lequel ils (les philosophes) doivent tous s’accorder, bien qu’ils se servent d’expressions si différentes, qu’elles paroissent mesme fort souvent opposés. Les uns parlent de la matière en termes abstraits, les autres, en termes composés : les uns n’expriment que certaines qualités de cette matière; les autres s’attachent à des propriétés toutes différentes : les uns la considèrent dans un estat purement naturel, les autres en parlent dans l’estat de quelques uns des perfections qu’elle reçoit de l’art; tout cela jette dans un tel labyrinthe de difficultés, qu’il n’est pas estonnant, que la pluspart de ceux qui lisent les Philosophes, forment presque tous des conclusions différentes.”
Le Sancelrien Touraneau, dans ses lettres :
“je m’étonne, depuis qu’il a plu à la Divine Providence de m’ouvrir les yeux, comment jai pu être tant d’années à employer en lectures, et tant de temps pour comprendre une chose si aisée, n’y ayant pas un seul des vrais Philosophes qui ne parle clairement, n’enseigne la première matière et ne la nomme suffisamment pour la faire comprendre les uns d’un façon, les autres d’une autre, suivant les différentes opérations par ou elle passe.”
Arnaud de Villeneuve, dans le rosaire des philosophes :
“Nombreux étaient ceux, même au sein de la corporation, qui se plaignaient de la «langue nébuleuse» de l’alchimie. Et ce que les alchimistes nous révèlent de leurs moyens d’expression n’est pas fait pour nous faciliter la tâche. «Lorsque nous disons ouvertement les choses, nous ne disons en fait rien du tout. Mais, lorsque notre langage est chiffré et mis en images, nous voilons la vérité. »
Dom Pernety, dans son Dictionnaire :
“Les Philosophes n’expriment point le vrai sens de leurs pensées en langage vulgaire, & il ne faut pas les interpréter suivant les idées que présentent les termes en usage pour exprimer les choses communes. Le sens que présente la lettre n’est pas le leur. Ils parlent par énigmes, métaphores, allégories, fables, similitude, & chaque Philosophes les tourne suivant la manière dont il est affecté.
Un Adepte Chymiste explique ses opérations philosophiques en termes pris des opérations de la Chymie vulgaire; il parle de distillations, sublimations, calcinations, circulations, &c., des fourneaux, des vases, des feux en usage parmi les Chymistes, comme ont fait Géber, Paracelse, &c. Un homme de Guerre parle de sièges, de batailles, comme Zachaire. Un homme d’Église parle en termes de morale, comme Basile Valentin dans son Azoth. Ils ont en un mot parlé si obscurément, en des termes si différents, & en des styles si variés qu’il faut être au fait pour les entendre, & qu’un Philosophe serait très souvent embarrassé pour en expliquer totalement un autre.
Les uns ont varié les noms, changé les opérations; les autres ont commencé leurs livres par le milieu des opérations, les autres par la fin; quelques-uns ont entremêlés des sophistications; celui-là a omis quelque chose, celui-ci a ajouté du superflu.”
Fulcanelli, dans le mystère des cathédrales :
“Comment établir une concordance satisfaisante entre tant d’images diverses, de textes contradictoires ? c’est pourtant le seul moyen que nous ayons de reconnaitre la bonne route parmi tous ces chemins sans issue, ces impasses infranchissables, qui nous sont proposés et tente le néophyte impatient de cheminer.
Le disciple en tirera plus de profit (en parlant de ses ouvrages), à condition, toutefois, qu’il ne méprise point les œuvres des vieux philosophes, qu’il étudie avec soin et pénétration les textes classiques, jusqu’à ce qu’il ait acquis assez de clairvoyance pour discerner les points obscurs du manuel opératoire.”
Nous voyons donc que les auteurs nous ont bel et bien laissé un héritage précieux. Leur leg sont une porte d’entrée sur l’égrégore alchimique, mais cela ne suffit pas. Il faut une certaine préparation spirituelle, il faut être dénué d’orgueuil, d’avidité et d’autres sentiments du même genre, et il faut surtout être amoureux de Dieu, de la connaissance, et de son prochain; car le Grand-Œuvre s’intègre dans le grand processus de Réintégration individuelle, mais aussi collective et universelle.
Un homme ne devient illuminé que pour illuminer son prochain et participer à des œuvres d’ordre supérieures et divines. C’est pourquoi les philosophes enseignent que la connaissance de nos principes s’acquiert par révélation, que la méditation et la prière, ou Théurgie, sont une part essentielle de la démarche initiatique et hermétique.
Comme nous le verrons dans le chapitre sur la Théurgie, toute démarche réellement initiatique nécessite l’intervention d’un élément non-humain. L’éveil spirituel, le véritable éveil sur les plans divins, ne peut se faire qu’avec la présence de cet agent inconnu et divin.
L’ALCHIMIE SPIRITUELLE
Alors voici un nouveau chapitre, et l’un des plus importants, qui va certainement susciter de vives réactions. Nombreux sont ceux qui désirent le titre d’Alchimiste pour le prestige qu’il octroie. Pourtant ces personnes se qualifiant d’alchimistes, font, dans les faits, tout autre chose que de l’Alchimie.
Lorsque nous les interrogeons, les uns parlent de psychologie, d’autres de symbolisme, d’autres encore de magie et de rituellie, et certains se disent alchimistes simplement parce qu’ils font face aux difficultés de la vie. Certes, toutes ces activités ont leur raison d’être et sont très valables, mais sont tellement éloignées de la rigueur scientifique du laboratoire que cela réduit en réalité notre science à des chimères et contes féériques.
Nous l’avons déjà dit plus haut, l’Alchimie est la rencontre d’un fait et d’une doctrine. Son sujet est la matière des philosophes, qui dévoile son aspect hautement divin au cours des premières préparations de l’oeuvre.
Sans cette matière, les ouvrages des philosophes deviennent vains. Car le travail en laboratoire opéré sur cette matière sacrée va finir par correspondre exactement aux descriptions des philosophes, de sorte que l’artiste est capable de vérifier au laboratoire les dires des philosophes, mais aussi de comprendre ce qui lui était encore inaccessible en observant les changements qui s’opèrent sur la matière.
En ayant une vision concrète de l’oeuvre et des opérations de l’esprit, la lumière se fait chez l’artiste, et sa compréhension s’accroit, ses perceptions deviennent plus justes, ses manipulations plus précises. En dehors de cette matière, vous faites tout autre chose, mais nullement de l’Alchimie.
Alors il y aurait une voie que l’on appellerait voie royale, et qu’on différencie de la voie opérative en laboratoire.
Bien qu’il soit aisé de comprendre que l’un ne va pas sans l’autre, nous allons expliciter le tout ici. Il est à noter à nouveau ici qu’à aucun moment dans les ouvrages classiques d’Alchimie, les auteurs séparent une voie purement spéculative d’une voie opérative en laboratoire.
L’un des principes fondamentaux des philosophes est que matière et esprit ne font qu’un. Ils opèrent sur une matière qui est imprégnée de l’ADN de Dieu, encore indifférenciée et contenant le potentiel de toute chose, et en font en matière christique, manifestant son plein potentiel.
Les changements au niveau spirituel, plus précisément au niveau vibratoire, se réalisent à la fois sur la matière en laboratoire, mais imprègne aussi l’artiste, provoquant les mêmes changements à l’intérieur de lui. Parler d’une voie purement spirituelle et spéculative, sans y inclure les témoignages du laboratoire, ne fait absolument aucun sens dans la discipline alchimique.
Ceux qui enseignent ce genre de pratiques sous couverts d’Alchimie fourvoient les vrais chercheurs. Tant mieux par contre si certains y trouvent leur compte, cela permet tout de même de faire la séparation entre ceux qui désirent véritablement œuvrer, et les simples curieux qui sont attirés par la fascination du monde alchimique.
Cependant nous allons apporter un peu de nuances dans nos propos.
Il existe en effet une alchimie qui se produit naturellement `à l’intérieur de l’Homme, et en toute chose. Ce processus alchimique est celui qui permet les changements d’états entre la mort et la renaissance, qui permet l’évolution de la conscience et de l’esprit, sa cohésion et son rapport avec la matière.
Qu’on le veuille ou pas, il y a une alchimie spirituelle qui se produit. Par contre, en ce qui concerne les disciplines de développement personnel et d’éveil qui se développent autour de cette science, nous ne pouvons pas appeler ça de l’Alchimie. Vous faites de la Magie, de la psychologie, du symbolisme, voire même du chamanisme pour certains, mais ce sont des disciplines différentes de la discipline alchimique, et leur méthode, leur portée et leur impact sont complètement différents. Elles permettent cependant de stimuler jusqu’à un certain point l’alchimie intérieure qui se produit naturellement à l’intérieur de l’Homme, mais il s’agit ici d’une résultante et non d’une méthode de développement de soi, puisque, comme nous l’avons déjà dit, ce processus est entièrement naturel et se produit que vous le vouliez ou non, que vous en soyez conscient ou non, autrement vous n’existeriez pas.
Nous ne pouvons donc pas qualifier l’alchimie spirituelle de « voie » à proprement parler. Ce terme désigne simplement les processus naturels qui agissent à l’intérieur de l’Homme.
Malheureusement, à force de poursuivre dans les méandres de la spéculation, nous voyons pondre toute sorte de conclusions sans fondement, qui n’engage bien entendu, que ceux qui les propage.
On va nous dire que les émotions de l’opérateur influencent le travail en laboratoire, que si la matière n’a pas évolué c’est que vous n’étiez pas prêt, ou encore que le métal ne fondra pas à cause de votre état émotionnel.
Nous en avons déjà parlé plus haut et nous le répétons ici. Dans le Grand-Œuvre, il s’agit de travailler sur un esprit, et sur un corps. Les anciens répètent à foison, et plus encore Fulcanelli dans ses ouvrages, que les corps n’ont point d’action entre eux, que ce sont les esprits qui agissent, et que nature œuvre dans nature, sans que rien d’hétérogène vienne perturber son travail.
Donc il nous est facile de comprendre que les émotions humaines n’ont absolument aucun rapport avec la conduite du Grand-Œuvre. Seul l’esprit métallique, qui correspond à son propre corps, œuvre sur lui, le perfectionne, le transforme, lui donne la vie et la lui ôte, car ils sont de même Nature, et nul autre élément hétérogène et extérieur n’entre dans leur composition, autrement notre œuvre deviendrait corrompue et stérile.
Si votre matière n’a pas évolué dans le temps, c’est simplement parce que vous travaillez mal, ou vous ne travaillez pas sur la bonne matière.
Si vous travaillez avec l’esprit qui correspond, ce dernier agira nécessairement sur son corps, c’est aussi simple que ça. Pas de superstition, pas de croyances pondues sous l’effet de l’échec.
Quant au métal qui ne fond pas… déjà si on envisage de faire fondre un métal, on a en partant une mauvaise compréhension de notre philosophie. Mais dans tous les cas les émotions n’entravent nullement la fonte d’un métal par le feu vulgaire.
Tout comme l’eau bout à 100 degrés celsius, chaque métal a son point de fusion. Connaissez le, élevez votre feu jusque là, et votre métal fondra. Autrement nos industries modernes auraient beaucoup de mal à fonctionner. Ce genre de mythe et de croyance superstitieuse n’a pas sa place dans une démarche aussi rigoureuse, précise et exacte qu’est l’Alchimie.
Certains sont beaucoup plus portés sur l’aspect philosophique de l’Alchimie, et s’embarquent dans des essais d’interprétation des symboles alchimiques dans le but de les faire coincider avec la psychologie humaine.
Le symbolisme est sans aucun doute l’une des sciences ésotériques les plus frutueuses pour l’esprit humain. L’analogie a toujours été d’une aide précieuse pour se comprendre et comprendre le macrocosme. Le symbole sera toujours susceptible d’interprétations plus profondes et variés.
Cependant l’interprétation du symbole dépend toujours de l’esprit qui s’y applique. Le degré de perfectionnement de l’individu détermine en grande partie sa capacité à pénétrer un symbole et d’en faire ressortir l’essence et ses applications.
Dans la science Alchimique, l’interprétation du symbole est soumise au contrôle du laboratoire. Ainsi tout le symbolisme alchimique se retrouve au sein même du Grand-Œuvre, et correspond exactement soit à des corps très précis, soit à des opérations tout aussi précises. Cela rend l’interprétation des symboles alchimiques extrêmement précises et justes, car une mauvaise interprétation aboutira à l’échec de l’oeuvre. Voilà pourquoi la pratique en laboratoire est absolument nécessaire à l’étude de l’Alchimie, du moins si l’on tient à la quête de la vérité.
Il ne peut pas y avoir d’interprétations multiples sur les lois et principes universelles. Autrement Dieu serait susceptible de corruption, ce qui est impossible.
Il nous est arrivé de tomber sur des personnes qui nous expliquent que les rois mages représentent les 3 œuvres, soit le noir, blanc et rouge, ou encore que le soufre est notre aimant, ou qui limitent le rôle du dragon à celui de l’égo.
Certes, nous devons tout de même souligner l’effort qui a été fait pour quelqu’un qui n’oeuvre pas en laboratoire. Carl Gustav Yung a aussi tenté une analyse psychologique de la symbolique Alchimique, mais on y trouve également les mêmes limites quant à l’analogie avec l’être humain et ses rapports dans l’oeuvre et dans le macrocosme.
La seule façon de développer la pensée nécessaire à la juste et véritable compréhension des mécanismes de la Nature, c’est d’opérer en laboratoire, et d’être le témoin des miracles qui s’y produisent.
Il faut garder cela à l’esprit lorsque vous vous engagez dans des formations hors de prix.
Quand on paie 900 euros pour se faire instruire sur l’Alchimie par une personne qui n’a jamais œuvré en laboratoire ou qui n’a jamais touché à la matière première, c’est à se demander si c’est de l’ignorance ou de la malhonneteté.
Voici ce que nous dit Fulcanelli à ce propos, dans les demeures philosophales :
“La science alchimique ne s’enseigne pas; chacun doit l’apprendre par soi-même, non pas de manière spéculative, mais bien à l’aide d’un travail persévérant, en multipliant les essais et les tentatives, de façon à toujours soumettre les productions de la pensée au contrôle de l’expérience. Celui qui craint le labeur manuel, la chaleur des fourneaux, la poussière du charbon, le danger des réactions inconnues et l’insomnie des longues veilles, celui-là ne saura jamais rien. Ces certitudes, matériellement contrôlées au long du travail de l’œuvre, lui assurent une sérénité morale indéfectible, le calme au milieu des agitations humaines, le mépris des joies mondaines, un stoïcisme résolu, et surtout, ce puissant réconfort que lui donne la connaissance secrète de ses origines et de sa destinée.”
Puis toujours du même auteur, dans le mystère des cathédrales :
“La science que nous étudions est aussi positive, aussi réelle, aussi exacte que l’optique, la géométrie, ou la mécanique; ses résultats aussi tangibles que ceux de la chimie. Si l’enthousiasme, la foi intime y sont des stimulants, des auxiliaires précieux; s’ils entrent pour une part dans la conduite et l’orientation de nos recherches, nous devons cependant en éviter les écarts, les subordonner à la logique, au raisonnement, les soumettre au critérium de l’expérience.”
Enfin, terminons sur une autre citation de ce grand Adepte, qui vient souligner les propos que nous essayons de véhiculer depuis le début de cette video :
“Ce n’est pas assez d’être studieux, actif et persévérant, si l’on manque de principe solide, de base concrète, si l’enthousiasme immodéré aveugle la raison, si l’orgueil tyrannise le jugement, si l’avidité s’épanouit aux lueurs fauves d’un astre d’or. La science mystérieuse réclame beaucoup de justesse, d’exactitude, de perspicacité dans l’observation des faits, un esprit sain, logique et pondéré, une imagination vive sans exaltation, un cœur ardent et pur. Elle exige, en outre, la plus grande simplicité et l’indifférence absolue vis-à-vis des théories, des systèmes, des hypothèses que, sur la foi des livres ou la réputation se leurs auteurs, on admet sans contrôle. Elle veut que ses aspirants apprennent à penser davantage avec leur cerveau et moins avec celui des autres.
Elle tient, enfin, à ce qu’ils demandent la vérité de ses principes, la connaissance de sa doctrine et la pratique de ses travaux à la Nature, notre mère commune.”
Notez bien ici que l’auteur explicite de ne point prendre pour acquis ou pour vérité tout système ou hypothèse sans en avoir eu la certitude par le contrôle au laboratoire ! Et comprenez bien ici, que notre mère commune est la nature avec un grand N, pas seulement la nature manifestée, ni seulement la nature sublunaire, mais aussi et surtout la Nature solaire, révélatrice des mystères et détentrice de la vérité. Voici le but et le moyen de toute démarche initiatique. C’est pourquoi il nous faut, pour nous éveiller, une lumière qui provient de ces plans supérieurs. C’est la base de la Théurgie. Nous aurons l’occasion d’en reparler dans le chapitre approprié.
Notons également que l’Alchimie, étant la clef et la mère de toutes les sciences occultes et initiatiques, est d’un grand secours et un apport considérable dans l’étude de n’importe quelle science connexe. Toute personne qui s’intéresse à un cheminement spirituel initiatique et occulte devrait au moins chercher à comprendre les bases philosophiques de cette noble science.
Pour le moment, continuons avec le chapitre suivant.
MAGIE ET ALCHIMIE
Nous embarquons maintenant sur un sujet qui fascinera sans aucun doute les plus impressionnables, car nous entrons dans le point de jonction de deux sciences ésotériques très commentés et documentés : la Magie et l’Alchimie.
Cependant, tandis que le premier s’occupe essentiellement du monde phénoménal, et opère dans celui-ci, l’Alchimie quant à elle est la science des causes. Écoutons ce que Fulcanelli dit à ce sujet :
“La chimie est, incontestablement, la science des faits, comme l’alchimie est celle des causes. La première, limitée au domaine matériel, s’appuie sur l’expérience; la seconde prend de préférence ses directives dans la philosophie. Si l’une a pour objet l’étude des corps naturels, l’autre tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside à leurs transformations. C’est là ce qui fait leur différence essentielle et nous permet de dire que l’alchimie, comparée à notre science positive, seule admise et enseignée aujourd’hui, est une chimie spiritualiste, parce qu’elle nous permet d’entrevoir Dieu à travers les ténèbres de la substance.”
Ce que dit Fucanelli au sujet de la Chimie courante est très similaire avec le domaine de la magie.
La Magie, selon Eliphas Lévis, est l’art de magnétiser les courants astraux pour les soumettre à la volonté de l’opérateur. Le domaine d’action de la Magie est le plan astral.
Ce plan, sans cesse mouvant, est notre Nature et notre plan sublunaire. L’art de la Haute Magie, lorsqu’elle est bien appliquée, vise à utiliser les phénomènes du plan astral pour s’élever au plus haut de celui-ci, dans le but d’opérer une communion avec les plans supérieurs. Les mécanismes du plan astral servent dans ce cas là une cause supérieure, et agissent comme un Tremplin d’élévation pour le Mage.
L’Alchimie, quant à elle, s’adresse directement au divin au travers de la matière. Son domaine d’action n’est pas l’astral mais le plan divin lui-même.
Le Gand d’oeuvre opère sur une matière hautement divine, et au travers des opérations, ou du miroir de l’art, l’artiste entrevoit les phénomènes de la création, alors qu’il agit directement sur les causes de celles-ci.
Lorsqu’on parle d’Alchimie, vous l’aurez compris avec tout ce qu’on a dit auparavant, nous parlons de la discipline Alchimique, du Grand-Œuvre, du travail au laboratoire.
Comme nous l’avons vu, c’est la seule façon de réellement mettre à l’épreuve nos facultés spirituelles, notre compréhension et notre maitrise de l’art.
Vous comprenez donc qu’il n’y pas vraiment de lien entre la Magie et l’Alchimie.
Les deux sciences sont distinctes et emploient des méthodes et des outils différents. Cependant tous deux opèrent à l’intérieur de l’individu une alchimie spirituelle.
Tous deux participent à la communion d’un feu extérieur et du feu intérieur de l’opérateur.
Il faut par contre garder à l’esprit que la Magie, opérant dans le plan illusoire de l’astral, n’est pas soumis à la même rigueur que l’Alchimie. La plupart des individus opèrent en Magie selon leurs propres interprétations des symboles, selon leurs propres croyances ou superstitions.
Tant que l’éveil ne s’est pas fait sur les plans supérieurs, au-delà du plan astral, il est impossible de confirmer quelconque vérité. Le plan astral se superpose à la vue de l’opérateur comme un filtre de perception, voilant la vérité.
Pendant tout son cheminement, au fur et à mesure qu’il élève son état vibratoire, le Mage pressent la vérité, mais ne peut s’en assurer qu’une fois qu’il s’éveille au-dessus du plan astral, et qu’il reçoit la lumière pure et directe, non reflétée.
Le Mage part du plan des phénomènes pour aller à celui des causes, tandis que l’Alchimie fait le chemin inverse. Comme nous l’avons mentionné, le Grand-Œuvre débute avec les principes premiers de tout phénomène.
Il faut donc se garder de faire l’amalgame entre les deux, et rendre à César ce qui lui appartient.
Aujourd’hui lorsque nous regardons ceux qui offrent des cours ou programmes en Alchimie, nous voyons surtout de la spagyrie, ou encore de la Magie, ou tout simplement de la pure spéculation.
Nous avons déjà discuté, tout au long de ce programme, de ce qui appartient à l’Alchimie ou non, libre à vous, par la suite, de faire votre propre analyse et vos propres choix.
Nous avons dit beaucoup de choses, et nombreuses de nos citations peuvent s’insérer en réalité dans plusieurs chapitres.
Nous vous invitons, afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble, de réécouter souvent cette vidéo. Elle offre un très bon point de départ, comparativement à ce qui se fait présentement, et, que vous soyez en accord ou en désaccord avec nous, elle permet tout au moins de prendre du recul et d’exercer son esprit critique pour faire un choix plus éclairé.
Pour les plus sérieux et les plus courageux, il est certain que cette vidéo vous permettra de mieux vous orienter dans votre recherche.
LA THEURGIE DU FEU
La science hermétique au complet peut être désignée comme une Théurgie du feu.
Le feu secret, cet inconnu de la science, tant recherchée par ses élus, contenant l’ADN de Dieu, manifeste son énergie et ses vibrations avec d’autant plus d’intensité que l’artiste épure, renforce, et multiplie sa matière.
Certains Philosophes, comme Fulcanelli ou encore Eugene Canseliet, mentionnent la nécessité de se mettre en harmonie avec son travail ou au diapason de sa recherche. Cela revient à dire de réaliser une communion avec ce feu secret et divin. Or, communier avec le divin est la définition même d’un acte Théurgique.
Nous avons déjà abordé brièvement, tout au long de cette vidéo le sujet de la manifestation de cette substance divine qui s’élève et s’exalte au cours de l’oeuvre.
Nous avons dit que cette substance libère et dégage une énergie d’une fréquence vibratoire hautement divine.
Au fur et à mesure du travail sur cette matière, et à force de l’évertuer, la renforcant à chaque fois, cette vibration va devenir de plus en plus intense. L’artiste quant à lui entre en résonance avec sa matière. Ses chakras se nourrissent litteralement de cette lumière manifestée, et il ressent intérieurement l’étincelle de l’effet premier et la présence de Dieu en lui et autour de lui.
L’atmosphere se fait de plus en plus pesant, dense, vibrant, à tel point que n’importe qui qui entrerait dans cette pièce ressentirait la pression de cette énergie. Le laboratoire devient un véritable oratoire, et revêt l’ambiance d’un véritable Temple.
Ainsi, cette Théurgie du feu, qui se produit au sein même du laboratoire, au travers de la matière, est le véritable moteur d’évolution de l’élu.
C’est cette substance, libérée de sa gangue, qui va également libérer l’artiste du voile de son ignorance.
Dans le silence mystérieux de son laboratoire, l’alchimiste est baignée de cette lumière, et est empli d’une joie et d’un sentiment de grâce qui ne va plus jamais le quitter.
La relation entre l’Alchimiste et son œuvre agit de façon réciproque.
L’artiste, à son commencement, entrevoit les premières opérations à appliquer à la matière.
Une fois qu’il a en sa possession les matières du Grand-Œuvre, les écrits des anciens deviennent beaucoup plus clairs, car les auteurs ont souvent décrit l’oeuvre en partant de ces premiers principes.
La lumière, émanée de notre matière, va agir sur l’artiste et le prédisposer à de nouvelles révélations, à une nouvelle réalité, et de nouvelles possibilités d’introspection et de découvertes.
Cette nouvelle disposition va permettre à l’élu d’approfondir sa compréhension de l’oeuvre, et de pousser encore plus loin ses travaux, jusqu’à la réalisation de la pierre philosophale.
Ainsi, la matière donne de nouvelles lumières au Philosophe de la Nature, et celui-ci permet à la matière de poursuivre son perfectionnement. Il se réalise une réelle harmonie, une réelle coopération, entre l’alchimiste et sa matière, ce qui est un réel privilège.
Alors il y en a, dans leur ignorance, qui vont nous décrire le processus d’éveil avec un langage très épeurant, en nous parlant du corps et de l’égo qui s’embrasent, des douleurs qu’on peut ressentir dans le corps dû à l’éveil, de l’effet que peut produire la pleine lune sur nous, que c’est un processus effrayant; on nous parle même d’une voie brève qui provoquerait un éveil soudain.
Ici on est un peu dans tout et n’importe quoi. On a l’impression d’entendre les mêmes discours que sur la kundalini et autres modes spirituelles de notre époque.
La Nature ne fait jamais rien ni dans la précipitation, ni soudainement.
Le résultat qu’elle produit est une suite d’un long travail interne qui aboutit finalement par une éclosion manifeste de la vie. Il en va de même pour le processus d’éveil.
Celui-ci se fait de façon naturelle, sans précipitation, selon votre propre capacité d’absorption et la force de vos chakras. Un éveil brutal ou soudain, provoquant des douleurs physiques, est simplement le témoignage que vous faîtes quelque chose qui va à l’encontre de votre fonctionnement naturel.
De nos jours ont veut tout facilement et rapidement. Malheureusement le Grand-Œuvre, et le processus d’éveil en général, n’est pas une course, mais un cheminement.
Vous irez plus vite en prenant le temps de faire les choses simplement et consciencieusement, que de chercher des raccourcis et de devoir désapprendre ou corriger quelque chose qui n’est pas correct. Mais là encore, on est plus dans le domaine de la Magie et des phénomènes que de l’Alchimie. Libre à vous de faire votre choix en la matière.
Enfin, pour clore ce chapitre, nous parlerons un peu des plantes.
Dans le domaine de l’hermétisme nous avons expliqué que le travail avec les plantes relevait de la spagyrie et non de l’Alchimie.
Certaines personnes parlent de faire des initiations qui feraient intervenir l’ingestion de plantes pour parvenir à un certain éveil. Il existe dans des endroits des rites de passages qui se font à partir de plantes hallucinogenes ou psychotropes. Notre avis personnel est que nous n’avons pas besoin de cela pour atteindre l’éveil. D’autant plus que ces plantes n’ont aucune action sur votre état vibratoire.
Ils ne vous élèvent pas, mais se contente de vous placer à un point de vue différent que d’habitude. Il est évident que ce changement de point de vue peut vous permettre de mieux vous comprendre, de régler certaines problèmes émotifs ou psychologiques, et même physiques, mais au point de vue spirituel, la plante ne pourra pas vous donner ce qu’elle n’a pas.
Nous avons vu que les esprits du règne végétal sont orientés et spécifiés. Ils possèdent également un état vibratoire qui leur est propre.
L’être humain, étant la quintessence de la nature, et possédant en lui les 3 règnes inférieurs, possède un état vibratoire qui est déjà supérieur à celui du règne végétal. C’est pour cela que les plantes ne peuvent pas vous élever, mais peuvent seulement changer votre perception sur un axe horizontal, mais pas vertical. Cela signifie que vous verrez les choses différemment, mais vous serez toujours limité par la profondeur de votre perception, qui elle, dépend de votre état vibratoire. Mais encore une fois, ce n’est pas non plus à rejeter. Ce genre d’expérience peut mener à certaines prises de conscience qui favorise le cheminement initiatique, mais ce n’est pas du tout un point de passage obligé.
Le processus d’éveil nécessite une force supérieure à l’être humain, car seul le supérieur peut mouvoir l’inférieur. Il faut donc faire intervenir un agent possédant un fréquence vibratoire supérieure à la notre, afin qu’en l’assimilant notre état vibratoire s’en retrouve amplifiée, à la fois horizontalement mais surtout verticalement.
La véritable initiation, comme nous l’avons mentionné brièvement auparavant, nécessite l’intervention d’un élément divin. Nous aurons l’occasion d’en reparler un peu plus loin.
Voilà tout pour ce chapitre. Passons au suivant.
LES ECOLES ET SOCIETES D’ALCHIMISTES
Alors nous entendons souvent les gens, en particulier sur les forums et groupes d’alchimie, dire que l’alchimie ne s’enseigne pas, qu’elle s’apprend en solitaire, ou encore qu’il n’existe pas d’école d’alchimie.
Or, si nous regardons dans l’histoire, force est de constater qu’à toutes les époques, il y a eu des sociétés et écoles initiatiques qui enseignaient cette noble science.
Elle était déjà enseignée depuis la haute antiquité, à une élite, dans les Temples de l’inde, de la Grèce et d’Égypte. Les cultes Indo-européens, comme le culte de Mithra, témoignent de cette philosophie et de la transmission de cet art sacré. Au moyen-âge, de nombreux monuments, dont la cathédrale notre-dame de Paris, furent le lieu de rencontre d’Alchimistes venant de partout en Europe. La villa carregi, en Italie, fut également un des hauts lieux de l’hermétisme. Prague, un peu plus tard, fut également l’un des hauts lieux d’Europe en termes d’Alchimie.
Juste en France nous pouvons citer Paris, Bordeaux, Montpellier, ou encore Lyon qui furent des lieux importants qui rassemblaient des Alchimistes venant de partout dans le monde, en particulier d’europe et d’autour du bassin méditerranééen.
Cela était dû principalement aux ports d’attaches, en particulier de Bordeaux et de Montpellier, qui rendaient facile d’accès les rencontres entre alchimistes.
Toutes ces villes témoignent, d’une facon ou d’une autre, de l’activité des Alchimistes de l’époque, en particulier par leur architecture et les ornements qu’ils portent. De plus, plusieurs Alchimistes, comme Nicolas Flamel ou encore le Philalèthe, ont écrits à l’attention de leurs disciples.
Philalèthe et Limojon de St-Didier entre autres ont explicitement dédicacés leurs livres à l’instruction des enfants de la science. Morien et le Sancelrien Tourangeau ont entretenu des correspondances privilégiées avec leurs disciples au sujet de l’Hermétisme.
La société des illuminés d’Avignon, fondée au 18e siecle par Dom Pernety, auteur du fameux dictionnaire mytho-hermétique, était une société d’alchimistes dans lequel l’on pratiquait et enseignait l’Alchimie.
Fulcanelli, un à deux siècles plus tard, écrivit à son tour pour les enfants de la science, et avait, lui aussi, ses disciples.
Sabine Stuart de Chevalier apprit, quant à elle, l’Alchimie directement de son mari.
Là, nous avons survolé le sujet, en ne citant que les plus pertinents et les plus connus, mais si l’on scrute attentivement les ouvrages de anciens philosophes, ainsi que les historiens qui ont écrits sur le sujet, nous trouverons beaucoup plus de documentation sur les groupements d’Alchimistes qui avaient lieu dans le passé. Nos documents aussi sont abondant d’histoire.
Donc nous voyons bien que l’Alchimie s’enseigne. Non comme une vulgaire recette de cuisine, mais dans sa philosophie et son approche, et même, jusqu’à un certain point, dans la pratique, lorsque l’élu a prouvé sa valeur et s’est montré digne de la science. Il est donc possible de guider le néophyte, de l’assister dans ses recherches et de l’aider.
Alors il y en a qui mettent tout dans le même panier, et qui font l’amalgame entre les écoles de mystères et l’Alchimie, ainsi qu’entre les différentes initiations qui s’y opéraient.
Bien que l’Alchimie est à l’origine des mythes et des sciences occultes, toutes les écoles de mystères n’enseignaient pas l’Alchimie. Certains étaient juste orientés vers la philosophie, d’autres vers la Magie, et les plus sérieux vers la Théurgie, mais l’Alchimie n’était pas systématique.
Il était fréquent par contre, de retrouver au sein d’une même école, différents niveaux de progression, en partant de l’enseignement philosophique jusqu’aux Grand Mystères de la Théurgie. Les initiations qui y correspondent ne sont pas les mêmes non plus. L’enseignement purement philosophique pouvait comprendre des initiations qui sont plutôt des rites de passage qu’autre chose. Ces rites visent à marquer de façon psychologique l’individu, afin de le prédisposer à une transformation intérieure.
Les initiations magiques, déjà plus sérieuses dans le cheminement initiatique, nécessite l’intervention d’une personne entrainée et qualifiée pour produire directement des changements sur les corps subtils du candidat.
Ces processus, dans une école de mystères, se font généralement sous la protection d’un égrégore particulier. Enfin, l’initiation Théurgique nécessite également l’intervention d’un initié entrainé, et dépositaire d’un courant théurgique.
L’initiation Théurgique crée un lien tangible entre le candidat et les plans supérieurs. C’est dans ce type d’initiation qu’intervient la transmission de cet agent inconnu, non humain mais divin, dont nous parlions un peu plus haut dans cette conférence.
Ce germe de lumière, implanté au cœur de l’initié, va l’éveiller progressivement, au cours d’un travail particulier et régulier, et ce, sans douleur, sans contrainte, mais de façon naturelle, comme une graine qui germe dans un terreau fertile.
Mais tout ça ne concerne pas l’Alchimie.
Dans la démarche hermétique, l’initiation se fait dans le travail. L’artiste pénètre l’égrégore lorsqu’il parvient à ouvrir la matière. C’est l’entrée ouverte au palais fermé du Roi, comme le dit Philalèthe.
À cet instant, il est relié aux anciens Maitres qui ont réussi l’oeuvre, et il est inspiré tout au long de sa progression jusqu’à la réalisation finale. C’est pourquoi les auteurs nous ont transmis l’essentiel dans leurs écrits : les principes philosophiques de base, et la méthode de travail en laboratoire.
Ils étaient très conscients que seuls ceux qui seraient persévérants dans l’effort et purs dans leur cœur, parviendraient à rejoindre l’égrégore et faire partie de la chaine des Philosophes.
Donc lorsqu’on nous parle d’initiations avec des plantes, de rites de passages et de démarche psychologique dans le processus Alchimique, on ne peut qu’y voir de l’ignorance, qui peut en réalité être dangereux pour ceux qui les suivent.
Quand bien même on jouerait avec des psychotropes et qu’on userait de rituels mal faits, on joue quand même avec des forces, et l’ignorance ne protège pas d’un contrecoup de ces forces. Après il ne faut pas s’étonner de subir des montagnes russes émotionnels, de tomber dans des états dépressifs, de fatigue intense ou d’avoir des douleurs physiques qui apparaissent. Les sensations de chaleur, de spasmes ou de picotements ne sont pas toujours des symptômes de conséquences bénéfiques. Il faut garder un esprit critique, et voir la situation dans son ensemble.
Aujourd’hui, les initiations sont très a la mode, il y en a pour tous les gouts, mais beaucoup d’entre elles n’ont absolument aucun fondement magique, encore moins théurgique. C’est devenu une marque de marketing.
Nous avons parlé ici des différents types d’initiations, sans trop élaborer, mais je suis certain qu’il y en a qui vont se servir de ces concepts pour inventer encore quelque chose dans une nouvelle sauce, mais tout aussi stérile.
Attention, il existe de véritables dépositaires de ces initiations traditionnelles. Si vous cherchez quelque chose de sérieux, adressez-vous à des centres spécialisés, qui savent de quoi ils parlent, qui ont une légitimité historique dans la transmission initiatique, et qui peuvent vous accorder la protection d’un égrégore sain pour vous soutenir dans votre progression.
Encore une fois, ici nous ne parlons pas pour tous, mais pour ceux qui peuvent nous comprendre. Chacun a ses propres expériences à vivre et choisit ce qui lui convient.
LE MARTINISME ET L’ALCHIMIE
Nous avons vu qu’au fil de l’histoire, l’Alchimie s’est transmise non seulement au travers des écrits des anciens Philosophes, mais aussi au sein des Temples, écoles et sociétés secrètes qui y étaient dédiés, mais aussi de personnes à personnes, entre Alchimistes.
Le Martinisme est un ordre initiatique dépositaire d’un courant théurgique qui remonte jusqu’à Martines de Pasqually.
Au 18e siècle, Martines de Pasqually, que l’on nommait également le Théurge de Bordeaux, fonda l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coens de l’Univers. En réalité, il y eu deux groupes qui furent fondés par Martines. L’Ordre des Élus-Coens, le plus connu, avait une renomée dans toute l’Europe. L’autre groupe, plus discret, regroupait une élite, et fut les prémices de ce qui deviendra plus tard le Martinisme. Mais bref, là n’est pas le sujet, c’était juste pour mettre en contexte ce qui va suivre.
Nous savons, par les écrits qu’il nous reste de Papus, que L’Ordre des Élus Coens de Martines de Pasqually et la société des Illuminés d’Avignon de Dom Pernety se sont fréquentés et ont échangé fréquemment sur différents sujets, dont l’Alchimie. Dom Pernety était déjà lui-même en relation avec des Alchimistes de l’extérieur, et il serait tout a fait possible que Martines de Pasqually, regroupant autour de lui l’élite spirituelle de son époque, ait été en contact également avec des Alchimistes différents de la société de Dom Pernety.
Les personnages qui ont succédés à Martines de Pasqually ont tous eu une influence importante dans le milieu ésotérique. Jean-Baptiste Willermoz, Louis-Claude de St-Martin, jusqu’à Papus, et nous mentionnerons également Serge Marcotoune, dont les œuvres littéraires témoignent de la droiture, de la rigueur, et du degré de développement spirituel de cet initié.
Nous savons également, toujours par les écrits de Papus, que l’Ordre Martiniste, ou plus précisément, le cercle proche de Papus, étaient en contact avec des Alchimistes de son époque. Quelques sources dignes de foi nous ont témoignés qu’il aurait même été en relation avec Fulcanelli. Son Maitre spirituel, Maitre Philippe de Lyon, s’était également adonné à l’Alchimie. Papus aurait également été le témoin d’une transmutation métallique, et aurait eu en sa possession, selon les écrits de Stanislas de Guaita, la pierre philosophale ainsi que de l’or alchimique.
En fait, le pantacle Martiniste à lui seul est une synthèse des opérations du Grand-Œuvre, et reflète bien l’influence que l’hermétisme a pu avoir sur Papus et l’Ordre Martiniste.
Voyez également la photo ci-dessous, représentant une des versions d’un temple Martiniste. Nous pouvons y voir très clairement l’influence de la doctrine Alchimique au travers des symboles qui sont mis en évidence : la coquille st-jacques, le sphinx, le symbole du Mercure, et le pantacle, synthèse de l’oeuvre.
Nous voyons donc que même à une époque pas si lointaine de la nôtre, l’Alchimie ne se transmettait pas uniquement par écrit, mais aussi par tradition orale, de personne à personne. Maitre Philippe de Lyon a rencontré des Alchimistes qui lui ont transmis les premiers principes, et ce fut le cas également pour Papus, et possiblement certains de ses proches compagnons.
Mais il est normal, considérant l’époque, et considérant l’importance au point de vue spirituel de l’Ordre Martiniste, que différents groupes initiatiques, dont des Alchimistes, échangent et se regroupent entre eux.
L’abbé Saunière, prêtre Catholique, aurait trouvé à Rennes-le-Château des parchemins Alchimiques. Ne pouvant pas les déchiffrer lui-même, il s’est rapproché de groupes secrets connaisseurs en la matière, dont l’Ordre Martiniste, afin de l’aider dans sa quête. Plus tard, l’histoire nous raconte qu’il jouissait d’une fortune d’origine inconnue, dont il emporta le secret dans sa tombe.
Bien que les écrits et documents en notre possession atteste des liens entre les Martinistes et les Alchimistes, il n’y avait jamais encore eu, officiellement, de loge ou de groupes d’études spécialisés en Alchimie au sein du Martinisme, du moins pas avant l’Ordre Martiniste Opératif.
L’ORDRE MARTINISTE OPERATIF ET SA GRANDE LOGE HERMÉTIQUE
L’Ordre Martiniste Opératif est à ce jour le seul Ordre Martiniste à transmettre encore à notre époque, en plus de la Théurgie Martiniste, un enseignement spécifique et particulier sur la Thaumaturgie et sur l’Alchimie.
Ces deux branches sont des apports qui se sont rajoutés au Martinisme et viennent enrichir notre Ordre et notre Tradition. En ce qui concerne la Thaumaturgie, l’une des dernières héritières de cette lignée a transmis au grand Maître de notre Ordre toute la tradition thaumaturgique, et l’intégra par la suite à l’Ordre Martiniste Opératif. Mais revenons plutôt sur les débuts de la Grande Loge Hermétique de cet Ordre.
À la base, il existait déjà un groupe d’Alchimistes, indépendants de l’O.M.O., qui œuvrait en laboratoire. Ce n’est qu’après la naissance de l’O.M.O. que ces Alchimistes, voyant la beauté et l’importance spirituelle de cette tradition, se sont joints à l’Ordre Martiniste Opératif. C’est ainsi qu’est né la Grande Loge Hermétique de l’O.M.O.
Encore une fois, l’histoire se répète. Il est normal pour des initiés de désirer se regrouper, et il est normal que des groupes hautement spirituels aient des liens fraternels entre eux, car ils partagent nécessairement la même vision spirituelle quant à Dieu, ses réalisations, et le devenir des Hommes et de la création.
Depuis sa création, la Grande Loge Alchimique de l’O.M.O. a accueilli de nouveaux initiés, triés sur le volet selon leur mérite et leur valeur. Au départ, il était question de considérer uniquement les initiés qui avaient fait un certain parcours au sein du Martinisme, et d’évaluer leur intérêt pour l’Alchimie avant de les intégrer dans la loge de perfectionnement.
Ce n’est que récemment que nous avons ouvert notre Grande Loge aux chercheurs de l’extérieur, suivant la volonté de l’égrégore, afin de montrer aux chercheurs sincères et aux enfants de la science qu’il existe encore à nos jours une transmission traditionnelle de la science hermétique, et que nous sommes prêts à les aider dans leur cheminement.
C’est pour cela que nous avons rendus disponibles au public les premiers enseignements qui étaient réservés à notre Ordre intérieur, et nous publierons prochainement certains enseignements plus avancés de notre Grande Loge. Nous allons en parler dans le prochain chapitre.
LES DOCUMENTS ALCHIMIQUES DE L’O.M.O.
Comme nous l’avons dit dans le chapitre précédent, nous avons rendu public certains de nos documents privés.
Les premiers documents, au nombre de 10, sont des documents préliminaires qui doivent préparer le candidat, le mettre en résonance avec l’égrégore alchimique, et lui permet d’obtenir, entre autre, la révélation du 1er arcane de l’oeuvre : le nom de la materia prima.
Alors il y a eu beaucoup d’émoi et de critiques lorsque nous avons mis nos documents en ligne, car nous demandons un coût modique pour nos cours.
Juste pour réaliser nos documents, cela a demandé de l’équipement et de nombreux couts connexes. Nous pensons qu’il est normal de demander une contribution.
Je sais que nous vivons à une époque où l’on pense que tout est dû, tout devrait être gratuit, en particulier dans le domaine spirituel. On voudrait que ceux qui soignent, les guérisseurs, qui font ça à temps plein, le fasse gratuitement. On voudrait que tous les enseignements, même les plus poussés, soient dévoilés sans aucune retenue, gratuitement. Il faudrait que ces plus hauts mystères et révélations, pour lesquels certains ont donné leur vie, dont la divulgation à une époque entrainait la mort, soient, à notre époque, poussés par la paresse intellectuelle et la facilité de vie, rendus accessibles à tous, peu importe leur mérite et de leur valeur, ou encore de leurs motivations.
Mais comme le dit Fulcanelli, la science hermétique ne saurait être galvaudée, et la Nature n’ouvre pas à tous, indistinctement, la porte de son sanctuaire. Encore une fois il ne faut pas jeter des perles aux pourceaux.
Nous savons pertinemment, en plus, que quand bien même la plus haute connaissance serait gratuite et accessible à tous, la plupart s’en accaparerait et la laisserai dans un coin de leur ordinateur, de leur bibliothèque.
Nous vivons à une époque ou le paraitre prédomine, et ou même les ignorants et les méchants peuvent se faire entendre. La critique est facile, mais est souvent l’œuvre de paresseux ou de personnes dont la bouche est plus prolifique que les actes.
Il y a, derrière nos documents, plus d’un demi-siècle de labeur et de recherche en laboratoire, par des gens qui ont dédié leur vie à cette science. Nous avons produit une œuvre qui n’a rien à envier aux philosophes et maitres passés, et qui suit le modèle de transmission qu’utilise Fulcanelli dans ses ouvrages, mais adapté à notre époque, avec les moyens de notre époque.
Nos documents sont audiovisuels, traitant d’histoire, d’alchimistes célèbres, de magie, et bien sûr des opérations et matières de l’oeuvre.
Les informations sont entrecoupées de musique médiévale sacrée, afin de créer une véritable ambiance qui favorise la résonance avec l’égrégore alchimique. Le chercheur sérieux qui s’intéresse à nos œuvres, doit les considérer comme un rituel particulier.
Nous conseillons, pour la première écoute, simplement de fermer les yeux, peut-être d’allumer une bougie ou de faire bruler un peu d’encens oliban, et simplement écouter les documents, en se laissant guider et en essayant de capter l’ambiance que produit ces documents. Pour les écoutes suivantes, nous vous invitons à prendre des notes.
Chaque document est accessible pendant une semaine. Si vous suivez nos recommandations pendant vos études, vous en ressortirez grandis, avec quelque chose en plus.
Dans ces documents nous vous donnons également une méthode de travail, ainsi que des ouvrages que nous estimons les plus pertinents pour débuter vos études. Car il ne faut pas croire que tous les auteurs qui ont écrits sur l’Alchimie ont réussis ou même ont œuvré en laboratoire.
Ceux que nous avons cité dans cette vidéo sont les plus éducatifs sur la manière d’aborder la science, mais d’autres sont plus orientés vers les manipulations et la description des matières. C’est pour cela que nous vous avons préparé une liste et une méthode d’étude.
Nos documents plus avancés, qui sortiront probablement pour l’hiver 2023, sont beaucoup plus explicites sur les manipulations en laboratoire et sur les matières de l’œuvre, en grande partie parce qu’on y rajoute beaucoup de notre propre expérience et composition, et que ces documents étaient destinés à nos initiés plus avancés dans la science.
Ces documents sont les premiers prérequis pour intégrer notre Table ronde de Philosophes hermétiques. Une fois au sein de notre Grande Loge, vous y trouverez des passionnées et des amoureux de la science qui pourront vous aider dans votre progression.
Nous sommes persuadés que les ignorants et les petits curieux ne dépenseront pas un centime pour nos documents, et c’est parfait comme ça.
Nous pensons qu’un véritable amateur et chercheur prendra la peine d’écouter au moins le premier volet de nos documents, au moins pour se faire une idée de la valeur que nous offrons. Après, nous sommes conscients que la musique médiévale ne peut pas plaire à tout le monde, mais d’un point de vue objectif, le travail de recherche, de synthèse et de liaison dont témoigne nos documents est considérable, et s’inscrit dans la lignée des Philosophes et anciens auteurs. Tout comme Fulcanelli à son époque, nous avons apporté notre pierre à l’édifice pour la postérité.
CONCLUSION
Tout au long de cette vidéo, nous avons parlé honnêtement et sans détours, afin d’essayer de mettre en évidence ou en abime les incongruités, incohérences et affirmations non fondés, dont se servent les souffleurs de notre époque, et qui polluent notre science plutôt que de la sublimer.
Notre science passe pour de la rigolade, de la superstition, ou tout au mieux, des croyances, alors qu’au contraire, c’est une science exacte, qui révèle à qui l’embrasse l’unique vérité qui soutient toute chose.
C’est un long et pénible périple qu’est l’Alchimie, mais si vous aimez cette science, vous vous devez de faire les efforts qui lui incombe. Mais pas n’importe quels efforts ! Nous en avons parlé tout au long de cette vidéo. Nous vous invitons à la réécouter régulièrement, car nous savons combien il est facile d’oublier et de retomber dans les modes de pensée habituels, alors que nous vous donnons ici un guide pour éviter les faux prophètes et les sciences usurpatrices.
Comme le dit Fulcanelli au début des Demeures Philosophales, lui-même, après des années à apprendre des choses mensongères auprès des ignorants, a dû, devant la rigueur du laboratoire, confesser son ignorance et recommencer son apprentissage sur les bancs d’une autre école. Certains des membres de notre Grande Loge Hermétique ont eu la même expérience avant de nous rejoindre, et nous savons à quel point il est difficile de désapprendre. Il est encore plus difficile de mettre son orgueil de côté, et de faire preuve d’humilité.
Les souffleurs dont nous avons parlé devraient se regarder dans un miroir, faire l’inventaire d’eux-mêmes et de leurs pratiques, et réaliser à quel point leurs connaissances et leurs pratiques sont éloignés de ceux des Philosophes et du Grand-Œuvre, et a qu’elle point ils font du tort a cette noble science.
Spagyrie, Magie, Méditation, Psychologie, respiration, tous sont des pratiques très honorables qui peuvent apporter beaucoup, mais on reste très loin de la discipline alchimique et du contrôle au laboratoire.
Il est évident que cette conférence ne va pas plaire à tout le monde. Mais si c’était le but, nous aurions fait comme tout le monde, on aurait cherché le statut quo, en étant d’accord avec tout le monde peu importe ce qu’ils font, se flattant les uns les autres, et on aurait suivi la tendance sans faire de vagues.
Mais notre rôle est tout autre.
Nous sommes dépositaires d’une science, nous nous contentons de la transmettre, c’est tout. Chacun est libre de ses choix, et nos propos ne s’adressent pas à tout le monde.
Il n’y a rien de nouveau ici. Malheureusement l’histoire se répète. Les philosophes avant nous ont fait le même travail, ont cherché à dépouiller la science, à dénoncer les usurpateurs et leurs propos, et à transmettre le flambeau de la connaissance à la génération suivante.
Pour ceux qui ont apprécié cette vidéo, nous vous remercions pour votre écoute, et pour ceux qui, en plus, sont dans la recherche de la sagesse, de la lumière et de la connaissance, nous vous souhaitons de tout cœur du courage, et que vous soyez guidé et aidé dans votre cheminement.
Merci et à bientôt !
— Sources des citations :
Serge Hutin, Encyclopédie universelle illustrée, Les Éditions Maisonneuve
Robert Marteau et Eugène Canseliet, émission sur l’Alchimie, production Radio Canada
Robert Ambelain, L’alchimie spirituelle
Fulcanelli, le mystère des cathédrales
Fucanelli, les demeures philosophales
Kamala-Jnana, Dictionnaire de philosophie Alchimique
Auteur Inconnu, le Psautier d’Hermophile
Philalèthe, L’entrée ouverte au Palais fermé du Roi
Limojon de St-Didier, L’ancienne guerre des chevaliers
Limojon de St-Didier, Entretien d’Eudoxe et de Pyrophile
Dom Pernety, Dictionnaire Mytho-Hermétique
Altus, Mutus liber (commentaires de Jean Laplace)
Jean d’Espagnet, L’œuvre Secret de la Philosophie d’Hermes
Sancelrien Tourangeau, Lettres du Sancelrien Tourangeau
Louis Figuier, Alchimie et les Alchimistes
Le Breton, Les Clefs de la Philosophie Spagyrique
Zosime de Panopolis, Mémoires authentiques X
Zosime de Panopolis, Mémois authentiques VI
Michèle Mertens, introduction à Les Alchimistes grecs : Zosime de Panopolis. Mémoires authentiques
Alexander Roob, Mystique et Alchimie
Jacques Le Tesson, L’œuvre du Lion Vert
Jean le Pelletier, Le dissolvant universel de Van Helmont
Arnaud de Villeneuve, Le rosaire des Philosophes